Association Henri Prades

                                         de Découverte du Patrimoine Lattois et Lagunaire

 

À PORT ARIANE, LES CHASSÉENS ACCUSENT

 

" À LATTES, les cabanes chasséennes, avec sol et foyers en place sont, en moyenne à un mètre au-dessous du zéro. Le sol est à 5m de profondeur quand, au même endroit, le sol du début de l’ère chrétienne est, comme par hasard, à 2m. La population de micro-mollusques qui couvre les deux sols en question est identique, majoritairement fluviale ou terrestre, même si la couleur de la couche est plus sombre en profondeur. "

Extrait du rapport "VARIATIONS DU RIVAGE ET DESTIN DU PORT DE LATTES"

Henri PRADES, Lattes, 1984.

Au cours de la même période, Henri Prades écrivait : "Recherche systématique, sur une très vaste surface, de l’emplacement des nécropoles... Pour cela, par exemple le niveau 9 ou le néolithique, les sondages devront avoir au moins cinq mètres de profondeur... On peut espérer la mise à jour d’un matériel considérable."

L’A.D.P.L. défend l’archéologie amateur depuis huit ans ; en particulier, elle dénonce le scandale des constructions sur un site archéologique unique en Europe : le terrain du Mas d’Encivade, ancienne propriété portuaire de Jacques Cœur, sur laquelle est bâti Port Ariane à Lattes. L’A.D.P.L. a rendu public par voies de tracts, de lettres aux journaux, aux élus, à la D.R.A.C., à des archéologues en France et en Europe, l’écrasement au bulldozer des vestiges du Moyen-âge, la destruction pure et simple du port de Jacques Cœur et de constructions Antiques - nous conservons les photographies en sûreté -, la disparition d’une ancre martelée trouvée par les ouvriers du chantier, le bâclage des fouilles de sauvetage en 1989-91 avec le silence complice des anciennes Directions Régionales des Antiquités... - Heureusement la nouvelle D.R.A.C-Archéologie compte quelques éléments responsables depuis deux ans...

En 1963, Henri Prades commençait la découverte des sites lattois, avec quelques amis comme MM. Arnal et Majurel, et il découvrait les trois trésors de monnaies Antiques d’une valeur de 4,5 millions de francs actuels, qu’il offrait à la Commune dans un contrat moral et tacite lui laissant la droit de fouiller jusqu’à sa mort ! En 1968, il crée une association : le Groupe Archéologique Painlevé. Avec ce groupe, Prades a sauvé les richesses archéologiques de Lattes. À partir de 1986, date de la création du Musée qui porte son nom, l’équipe d’archéologues diplômés parachutée sur Lattes exclut Prades de ses fouilles - par exemple à St. Sauveur - ; il n’obtient plus aucune autorisation de fouille ! Pourtant, il lutte toujours pour sauver des vestiges du Moyen-âge (marches du Port médiéval ensevelies depuis) ou des vestiges chasséens (sondage 26 enseveli depuis).

Il devenait gênant pour la promotion immobilière à Lattes, car ce fureteur s’intéressait au terrain du Mas d’Encivade et exigerait des fouilles à 5m de profondeur. Il fallait exciter sa détresse face à ce carnage scientifiquement programmé, et l’amener à accuser les promoteurs de destruction systématique d’un site, dont Fernand Benoît, célèbre Helléniste Directeur des Antiquités à Marseille en 1966, disait qu’il était un des sites les plus riches du Midi. Après des mois d’acharnement, Prades en mourrait le 11 mai 1989 en plein Conseil municipal, après une longue défense de l’archéologie à Lattes. Dans sa main, Prades tenait un papier plié sur lequel était recopié l'article 11 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen : "La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement ; sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. "

En Juin 1989, un mois après, la SEMPA 3 était sur les rails...

L’A.D.P.L. prenait la relève par voies de tracts, de lettres aux journaux, aux élus, à la D.R.A.C. Nous "montions" à Paris porter des dossiers à L’Élysée, à Matignon, à l’Assemblée Nationale, au Sénat, au Ministère de la Culture et aux Ministères d’État. L’A.D.P.L. a défendu les sites à Lattes, même contre des officiels qui voulaient la circonscrire aux fouilles d’été à St. Sauveur.

L’A.D.P.L. dénonce également la construction en zone inondable et sur un terrain limoneux et meuble, qui s’enfonce à cause du poids sur le sol alluvionnaire de l’ancien delta du Lez (bonjour les canalisations) ; également elle prévient les pouvoirs publics contre le dragage du Lez et le dépôt de boues toxiques contraire à la loi sur l’eau (loi Barnier)...

Aujourd’hui en 1999, la D.R.A.C. veille aux fouilles légales à la vasque de Port Ariane : on y a trouvé un site chasséen de premier ordre, au même niveau que celui du sondage 26... Et on avait exclu Prades ! Mais que de destructions depuis 1989 : vestiges du Moyen-âge, Romain, XI° siècle, Paissières, ports, ancre martelée... !

 

LA PRÉSENTATION DU REPORTAGE SUR LA DÉCOUVERTE DE

L’IMPORTANT SITE CHASSÉEN DANS "PORT ARIANE" À FR3-19H. JEUDI 08.07.99,

REND PUBLIC CE QUE NOUS DÉFENDIONS DÉJÀ EN 1991 :

 

Le 10.06 1991, l’ADPL déposait un recours au Tribunal Administratif de Montpellier (Requête 34970) ; nous demandions l’étude des parcelles 16 - 17 - 20, celles précisément où on vient de trouver du chasséen, parce qu’Henri Prades en avait signalé la probabilité dans ses écrits.. Ce n’est pas pour rien si nous allons publier l’œuvre écrite qu’il a laissée.

Aujourd’hui, les promoteurs et les "décideurs" veulent interrompre les fouilles réalisées par des jeunes gens enthousiastes le 15 Septembre 1999, les limiter à 4m de profondeur, et enterrer pour la dernière fois ce qui est déjà un des sites chasséens les plus importants au nord de la Méditerranée.

 

LES FOUILLES DOIVENT CONTINUER APRÈS LE 15 SEPTEMBRE

LES PARCELLES 16, 17 ET 20 (MAS D’ENCIVADE) DOIVENT ETRE FOUILLÉES

À 5M DE PROFONDEUR

 

IL FAUT CLASSER LE SITE D’IMPORTANCE NATIONALE, VOIRE UNIQUE EN EUROPE

LES ARCHÉOLOGUES AMATEURS, INVENTEURS DE LATTARA

SANS QUI IL N’Y AURAIT PAS DE FOUILLES ICI, DOIVENT CONTINUER LEUR RÔLE POSITIF EN COLLABORATION AVEC LES ARCHEOLOGUES OFFICIELS

Aujourd’hui, les promoteurs et les "décideurs" veulent interrompre les fouilles car, disent-ils, C’est le règlement ! Étaient-ils si près du règlement lorsqu’ils ont détruit la Paissière Plombade et les vestiges du XV° siècle ? Et quand on a planté des arbres sur le site romain de la Cougourlude ? On pourrait faire une litanie sur ces méfaits archéologiques clandestins...

Ces fouilles sont l’occasion de connaître l’occupation de nos rivages au néolithique le plus ancien. Il faut y associer les archéologues amateurs sans qui le site n’existerait pas, et qui se battent pour lui depuis quarante ans (1963 - 2000). Ainsi serait clôt un faux débat, qui n’a pas d’intérêt scientifique (...) alors que le vrai projet est de sauver ce site pour accéder aux sources de notre civilisation !

 

Une autre nécessité : Reboucher la vasque à Port Ariane, car elle est sur un sol meuble (la digue d’Encivade ne cesse de s’enfoncer) ; y installer le stade et les arènes. Sur le terrain du stade actuel que l’État a classé en réserve archéologique du temps de Prades, creusons l’endroit où nous découvrirons la rive néolithique de l’étang. La publication de l’œuvre écrite d’Henri Prades nous permettrai d’éviter les " errements ". Il faut classer définitivement le site et monter un groupe de fouilles Amateurs - Officiels basé au Musée Henri Prades.

Danièle Prades finalise actuellement un travail sur l’origine chamito-sémitique du Basque et de l’Occitan à partir d’écritures proto-Étrusques trouvées aux bord des étangs... L’époque chasséenne n’est pas loin.

P.S. Des articles dans la presse donnent à croire que les "découvertes" actuelles sont nouvelles, et que les autorités ne connaissaient pas l’existence du chasséen à Lattes. Prades et son équipe y avaient découvert des sites néolithiques (~4000 - ~3700 av. J.-C.) : le 2 Septembre 1984, mise à jour d’une sépulture néolithique chasséenne au sondage 26, en 1965, découverte du chemin de portage néolithique de Lattara à Substention, en 1986, travaux sur la viticulture sur le site avant l’arrivée des Grécs... Ces sites sont exposés en toutes lettres dans les rapports de fouilles déposés à la D.R.A.C. et au Musée depuis des années.

 

© Copyright 1999 ADPLL