Sondages dans l’habitat antique de Lattes
Les fouilles d’Henri Prades
et du Groupe Archéologique Painlevé
(1963-1985)

 

 

par Michel Py

1. Introduction

1.1. Buts et méthodes

A la veille de la publication des premiers résultats des fouilles program-mées entamées sur le site de l’habitat de Lattes antique (fig.1) depuis 1983 (1), il était opportun de dresser un bilan des recherches antérieures dirigées par Henri Prades, et conduites soit par les membres du Groupe Archéologique Painlevé (abrégé ci-après GAP), soit un temps par la Direction Régionale des Antiquités (DRA). Une connaissance globale de la masse d’informations recueillies sur la ville protohistorique et romaine par ces travaux apparaissait en effet absolument nécessaire pour la bonne exploitation des recherches récentes, et leur insertion dans une problématique déjà largement esquissée par les multiples découvertes et sondages effectués dans le sous-sol lattois. C’était aussi pour moi l’occasion de rendre hommage au travail considérable accompli par Henri Prades sur ce site, dans les conditions difficiles que l’on sait.
L’entreprise n’était cependant pas aisée. Ces recherches menées pendant 23 ans étaient en effet en majorité inédites. Seules les fouilles des 5 premières années (Arnal et al., 1974) et un sondages de 1965, (Arnal et al., 1969) avaient fait l’objet de publications scientifiques; s’y ajoutaient la publication des rapports de fouille de deux sondages de 1971 et 1972 (GAP, 1971b; 1973). Le reste était plus ou moins rapidement évoqué dans quelques bilans d’ensemble (Marchand et al., 1971; Prades, 1966; 1972) et de multiples études de détail, dont on trouvera ci-après la liste en bibliographie; la majorité des informations sur les fouilles récentes n’étaient cependant diffusées qu’à l’échelon local, dans le Journal communal de Lattes. Restaient les rapports de fouille annuels déposés à la Direction régionale des Antiquités, qu’Henri Prades me permit fort généreusement d’exploiter, et d’où est tiré l’essentiel des notices accompagnant le présent bilan. Je dois aussi beaucoup aux multiples entretiens avec ce dernier, dont la connaissance du terrain et du site de Lattes est actuellement irremplaçable.
La documentation disponible était par ailleurs diverse et de qualité inégale. J’ai opté dans cet essai de synthèse pour la méthode qui m’a paru la plus efficace: d’une part rendre compte des données de terrain dans une série de notices documentaires, regroupées ci-après dans le paragraphe 2, en limitant les commentaires au minimum [courtes réflexions placées dans le texte entre crochets]; d’autre part exposer l’ensemble des résultats les plus généraux, et les interrogations qu’ils suscitent, par grands thèmes dans le paragraphe 3. Il va de soi que si on doit laisser l’entière responsabilité de la description des faits archéologiques aux fouilleurs, j’assume pour ma part celle de l’interprétation proposée à la suite des notices, qui n’engage en rien Henri Prades et son équipe.
Les documents graphiques, publiés ou joints aux rapports, étaient également plus ou moins soignés, et en tout cas peu utilisables tels quels. Les principaux plans de fouille (ci-après, fig.3 et suivantes) ont donc été re-dessinés et parfois simplifiés, afin de fournir le minimum d’illustration nécessaire à la compréhension des notices descriptives. Quelques mobiliers significatifs ont été aussi donnés (fig.30 à 35) pour argumenter la discussion sur la chronologie.
Quelques précisions encore sur ces deux volets de l’enquête. Dans les notices, qui globalement renvoient au plan de situation de la fig.2, je tenais à livrer les données de fouille telles qu’elles avaient été observées et consignées: ce simple compte-rendu, qui paraissait a priori aller de soi, devait à chaque pas soulever de nombreux problèmes. En effet, les méthodes utilisées dans les sondages du GAP, les difficultés d’une recherche menée le plus souvent au-dessous du niveau de la nappe phréatique, la rapidité de travaux conduits sous la menace d’une urbanisation galopante, la systématisation d’une stratigraphie dont le cadre théorique et contraignant avait été mis au point dès 1964 dans les sondages 1, 2 et 3, et conservé à de rares exceptions près pendant plus de vingt ans jusqu’au sondage 26, étaient autant d’obstacles à une vision claire des faits. Qui plus est, dans la documentation que j’utilisais, il était souvent malaisé de distinguer les réalités des commentaires ou des extrapolations, les observations des interprétations bien souvent immédiates, naissant sous la truelle, précédant même parfois la fouille.
J’ai tenté dans cette partie du travail de faire preuve d’esprit constructif, et de relater les faits de la manière la plus objective, mais aussi la plus positive possible, sous le meilleur jour, sans insister sur les incertitudes subsistantes, sans soulever de vaines polémiques, mais en laissant le plus souvent la parole aux fouilleurs. Mes doutes, mes réflexions critiques, ont été pour la plupart réservés à la partie synthétique ultérieure.
Dans cette dernière (paragraphe 3), j’ai cru bon de distinguer deux points de vue complémentaires: la perspective topographique d’abord, concernant le site d’implantation de l’habitat, ses rapports avec l’eau et les grandes composantes urbaines; la perspective chronologique ensuite, abordant les problèmes théoriques soulevés par la stratigraphie de Lattes selon le GAP, puis les grandes étapes du développement de l’habitat, du Néolithique à la fin de l’Antiquité. On verra que dans cet essai de synthèse des résultats de plus de vingt ans de sondages, les interrogations balancent nettement les données tenues pour acquises.

1.2. Bref historique des fouilles du GAP

Je n’insisterai pas sur les circonstances de la découverte -de la redécouverte, devrait-on dire (2)- de l’habitat antique de Lattes, et sur l’épisode de l’écolier et des « menhirs » tant de fois narré par H. Prades (3). Il suffira de savoir que c’est un défonçage agricole, dans la grande parcelle jouxtant à l’ouest le Centre archéologique actuel, dite parcelle « Beaux » (p.c.DZ-1) (4), qui attira l’attention des archéologues en 1963. De nombreuses trouvailles de surface [notice 1] et deux « pré-sondages » exploratoires [notice 2] permirent de mesurer la même année la richesse du gisement.
Trois sondages importants étaient ensuite menés au cours de l’été 1964 dans la même parcelle [notices 3, 4 et 5]. Celle-ci devait être défoncée une seconde fois à l’automne 1964 (occasionnant entre autres la découverte de l’inscription d’Astrapon: cf. [notice 1]), puis replantée en vigne, ce qui mettait un terme aux recherches sur ce vaste terrain, jusqu’à l’ouverture récente des fouilles programmées (5).
De 1965 à 1967, les sondages se répartirent aux alentours immédiats de ce terrain, considéré jusqu’alors comme correspondant au centre, voire à l’essentiel du « bourg » antique. D’abord au nord (sondage 5), pour retrouver le prolongement d’une voie repérée en surface [notice 8], puis surtout au sud (sondages 6 à 9 bis), dans la zone dite « portuaire » [notices 9 à 13]. Tel est l’essentiel de ce qui sera publié (Arnal et al., 1974).
A partir de cette époque, on allait passer du sondage exploratoire au sauvetage urgent, la politique de fouille suivant désormais les alea de l’urbanisation du village de Lattes, petit à petit inclus dans la banlieue montpelliéraine. En quelques années, les trois quarts du site archéologique, jusque-là pleinement accessible, allaient être recouverts de lotissements. En 1968, ces construction provoquent successivement l’ouverture du sondage 10 dans un jardin à l’est du terrain de football [notice 14], et la découverte de la nécropole (sondages NL1 à NL13), dont je ne parlerai pas ici (6), sinon pour signaler le repérage d’une voie est-ouest, longeant cette dernière (fig.2, NL7) (7). La même année, quelques observations sont faites dans la partie septentrionale à l’occasion du creusement d’un puits [notice 15], et une mosaïque est récupérée au sud de Saint-Sauveur, après l’arrachage d’un verger [notice 16].
En 1970, deux sondages ouverts dans le lotissement Filiès 1 au nord du site, non loin du puits creusé en 1968 (sondages 11 et 12: [notices 17 et 18]), occasionnent la découverte des premiers témoins antérieurs au VIe s. av. n. è.. Peu après, la mise au jour fortuite d’éléments sculptés provoque l’ouverture du sondage 13 dans la zone séparant l’habitat de la nécropole [notice 19]. Le creusement d’un puits, non loin de là (puits « Limousi »), est l’occasion de nouvelles observations sur l’existence d’une possible voie d’eau longeant l’habitat à l’est [notice 20]. L’ensemble de ces interventions fait l’objet d’un rapide bilan dans le Bulletin de la Société d’Etude Scientifique de Sète et de sa Région (Marchand et al., 1971).
Les lotissements se développent cependant à un rythme accéléré, et en 1971, la création de Filiès 9, jouxtant immédiatement la parcelle « Beaux »au nord-ouest, entraîne la première intervention de la Direction régionale des Antiquités, qui fait effectuer une vingtaine de sondages rapides pour tester les potentialités archéologiques des terrains concernés [notice 21]. Les résultats positifs de la plupart d’entre eux, montrant une extension insoupçonnée de l’habitat antique, provoque l’embarras des autorités. Le GAP est chargé de récupérer ce qui peut l’être, et ouvre coup sur coup plusieurs fouilles de sauvetage (sondages 14, 15, 16: [notices 22-24]).
L’année suivante, le projet de création d’une Z.A.C. au sud-est de la ferme de Saint-Sauveur est l’occasion pour la DRA de mener une campagne de sondages en profondeur à la pelle mécanique. Ces tranchées ponctuelles, dont les résultats ne seront jamais exploités, apportent des données fort intéressantes, non seulement sur la topographie urbaine, en montrant les limites de l’extension de l’habitat dans cette direction, mais encore sur l’environnement lagunaire à proximité immédiate du gisement [notice 25]. Le GAP pour sa part poursuit l’intervention d’urgence dans le lotissement Filiès 9, avec les sondages 17 et 18 [notices 26 et 27].
Les activités du GAP sont en 1973 provisoirement détournées de Lattes par les recherches engagées sur les gisements lagunaires de la rive nord de l’étang de Mauguio (8). En 1974, l’attention est à nouveau portée sur la zone sud du gisement lattois, à l’occasion de l’extension des constructions de villas dans cette direction (Filiès 10). Une tranchée de repérage, le long de la limite est de ce lotissement [notice 28], démontre l’extension de l’habitat à plus de cent mètres au sud de la parcelle « Beaux », désormais achetée par l’Etat. Un grand sondage est ouvert à l’ouest de cette tranchée, hors lotissement (sondage 19: [notice 29]), à proximité immédiate du point où avait été récupérée une mosaïque en 1968 [cf. notice 16]. La même année, la surveillance de travaux d’édilité le long de la route du Mas de Prévost, qui longe à l’est Filiès 9 et 10, permet d’intéressantes observations sur le cours du Lez-Viel et les traces antiques qui le jalonnent [notice 30].
Les recherches dans la partie sud du site sont poursuivies en 1975 avec l’ouverture des sondages 20, 21 et 22, ces deux derniers faisant seuls l’objets d’un rapport de fouille [notices 35 et 36]. De même l’année suivante (1976), un sondage mené à la limite ouest du gisement (sondage 23) ne fait l’objet d’aucun compte-rendu, tandis qu’un second (sondage 24) est brièvement évoqué dans une courte notice (GAP, 1976).
C’est à l’occasion du creusement d’un puits qu’en 1977 est ouvert le sondage 25 au nord du site, entre les « puits Cantier » et « Limousi ». Cette fouille, au départ limitée, prend de l’ampleur lorsqu’est découvert tout un complexe de murs de soutènement et de regards apparemment liés à la canalisation d’un cours d’eau. On vérifie aussi à cette occasion l’extension considérable vers le nord des niveaux d’habitat archaïques [notice 36].
A partir de 1978, les activités du GAP se stabilisent sur une fouille plus importante, ouverte au nord du terrain de football, dans une parcelle municipale où devait être construit un marché couvert. Une enquête archéologique préalable révéla la richesse des niveaux antiques sous 2 m de limon; le projet de construction fut abandonné et le terrain réservé à la recherche archéologique. Henri Prades et le GAP concentrèrent désormais leur activité sur ce chantier (sondage 26), encore en activité aujourd’hui. Je rendrai compte des dix campagnes annuelles qui s’y déroulèrent de 1976 à 1985 [notices 37 à 65].
Cependant, en 1976, les travaux de lotissement du quartier de la Cougourlude, à 800 m au nord-est du site de Lattes/Saint-Sauveur (fig.1), révélaient une zone périphérique d’habitat sur les terrasses bordant une petite rivière parallèle au Lez, la Lironde, où des prospections antérieures avaient signalé la présence de mobiliers protohistoriques et gallo-romains [notice 67]. Un sondage de vérification fut effectué par la DRA, mais rapidement arrêté à la suite d’une inondation [notice 68]. D’autre recherches eurent lieu sur le site en 1979 à la suite de la découverte d’une tombe [notices 69 et 70], puis à partir de 1986 sur des thermes et un dépotoir d’époque romaine [notice 71].
Entre temps, en 1980, des travaux d’édilité sous la route de Pérols, immédiatement au nord de la parcelle « Beaux », occasionnaient la mise au jour d’importantes murailles, dans le sondage 27 [notice 66].

2. Notices descriptives sur les fouilles et découvertes concernant la ville antique de Lattara

2.1. Trouvailles de surface et sondages dans l’habitat de Lattes (1963­1985)

Notice n°1: Récoltes diverses au lieu­dit Saint­Sauveur

Le défonçage du terrain situé immédiatement à l’est de la ferme Saint­Sauveur (aujourd’hui CDAR et Musée archéologique), a occasionné la découverte du site de Lattes en 1963. Entre cette date et l’ouverture des fouilles programmées (1983), diverses trouvailles de surface ont été signalées:
Mobiliers: lors de la découverte, « bases de colonnes, chapiteaux, meules de toutes sortes, lampes, tessons variés, fragments de mosaïque diverses, de stucs peints, hache polie, objets de bronze ou de fer, monnaies, etc... » (Prades, 1972, 1; Arnal et al., 1974, 21 et 175 sqq.; Gallia, 22, 1964, 491). Plus tard: gourde en sigillée sud-gauloise (Arnal et al., 1968); statuette de Mercure (1965) (Majurel-Prades, 1972; Prades, 1979); intailles (Arnal et al., 1974, fig.107; Guiraud, 1988); objets divers en métal (fibules: Feugère, 1985, 114) et en verre (GAP, 1981, fig. 92­101; 1982, fig.74­89; Landes, 1984; Pistolet, 1985); fusaïoles (Marti, 1973); nombreuses monnaies préromaines et romaines (Majurel et al., 1976; Richard, 1978; 1980a).
Inscription d’Astrapon: trouvée à l’automne 1964 sur le site de Saint-Sauveur (p.c.DZ-1) (fig.2, « Ast »), cette inscription atteste le nom des LATTAR(enses) : Midi­Libre, 1er Mars 1965; Année Epigraphique, 1966, n°247; Demougeot, 1966; Duval, 1966, 351­352; Arnal et al., 1974, 252­258; Gallia, 24, 1966, 467.
Trésor monétaire n°1/1965: découvert à l’automne 1965 à Saint-Sauveur (p.c.DZ-1) (fig.2, T1), à l’occasion d’une prospection de surface; environ 2000 oboles de Marseille en argent: Majurel et al., 1966; 1967, 397; Richard, 1968; Arnal et al., 1974, 245; Gallia, 24, 1966, 468.
Trésor monétaire n°2/1966: nouveau trésor d’oboles massaliètes, trouvé en 1966 à 200 m au sud­ouest du précédent (fig.2, T2); 993 pièces d’argent: Majurel et al., 1967, 398­406; Richard, 1968; Arnal et al., 1974, 245.
Trésor monétaire n°3/1967: découvert en surface dans la même parcelle que les deux précédents (fig.2, T3), ce troisième trésor contenait 850 monnaies à la croix en argent et une monnaie coulée en bronze: Majurel et al., 1967, 406­433; Richard, 1968; 1970; Arnal et al., 1974, 245; Gallia, 27, 1969, 394.

Notice n°2: les pré­sondage P1 et P2

1963
Bibliographie: Prades, 1972, 1; Richard, 1973, 30; Arnal et al., 1974, 21 et fig.8; Gallia, 22, 1964, 491;
Pré-sondage P1: Saint­Sauveur, p.c.DZ-1, au nord de la parcelle (fig.2, P1).
Surface: 2 m2. Séquence concernée: ­400/+200
Pré­sondage exploratoire sur une « tache noire » révélée par le labour de 1963.
Mobilier: « gallo­romain, campanien, massaliète, attique ».
Pré­sondage P2: Saint­Sauveur, p.c.DZ­1, à l’est de la parcelle, face à l’actuel musée (fig.2, P2). Surface: 2 m2. Séquence concernée: ­400/­100
Egalement sur une « tache noire »: on note un mur et des « sols de tessons micacés » (amphore massaliète).
Mobilier: « massaliète, précampanien ».

Notice n°3: le sondage 1

1964
Bibliographie: Prades, 1972, 1; Arnal et al., 1974, 30­32, fig.5, 8 et 10; GAP, 1964, V­VII; Gallia, 24, 1966, 467;
Situation: Saint­Sauveur, p.c.DZ­1, dans la partie sud de la parcelle
(fig.2, 1).
Surface: 11,5 m2
Séquence concernée: ­400/+100
Premier sondage officiel, à un emplacement dicté par la libération d’une parcelle dans un potager. Six secteurs contigus, de forme irrégulière (P­1 à P­6).
Six « niveaux » (numérotés N­I à N­VI) correspondant à des surfaces, encadrant des couches intermédiaires;
N­I: sous 60 cm de remanié, sol « gallo­romain » en galets (par endroits strates successives de galets séparées par des lits de sable [sol de rue?]) bordé par deux murs (dont un de 35 cm de large) en angle droit.;
N­II: ­85 cm, sol terre battue en pente vers le nord sous une couche de sable; foyer, tessons à plat, ­IIe s.; niveau recoupé par un « fossé » profond, en angle presque droit, de 60 cm de large [apparemment une tranchée d’épierrement] contenant des documents remaniés jusqu’à ­1,80 m.
N­III: ­1 m, sol terre battue, tessons micacés à plat (« pavement »), fine pellicule de cendre, foyer lenticulaire; en P­6, foyer construit en argile (sole ronde, Ø87 cm, à surface lissée, établie sur un radier de tessons d’amphore et de galets), autour duquel s’étend un bourrelet d’argile orange, et voisinant avec un trou de poteau profond avec calage de pierres (grès et basalte) et de tessons d’amphore massaliète; ­IIe ou ­IIIe s.
N­IV: ­1,34 m, sous une couche de terre grise, « pavements » d’amphore massaliète avec foyer; sous l’un de ces dallages est enterré un squelette de nouveau­né (Arnal et al., 1974, 291); dans le secteur P­6, le sol matérialisé par un « pavage » de tessons d’amphore et de mortier massaliète (établi sur une couche de sable « puisé dans la rivière voisine » [Lez]) est recouvert d’une épaisse couche de cendres; ce sol est en connexion à l’est avec un solin de mur en pierre couronné par une arase de tessons d’amphores [destinée sans doute à supporter une élévation d’adobes], et conservé sur 1,64 m de long, pour 38 cm d’épaisseur et 25 cm de haut; ­IVe s.
N­V: ­1,75 m, autre « pavement d’amphores » sous une couche charbonneuse enrobant un mur solidement construit; en P­3, importante couche d’argile grise dont la base est caractérisée par l’abondance des morceaux de torchis [parois de « cabanes »?], reposant sur un sol de terre battue de couleur rouille, limité par un mur de pierre est­ouest; en P­6, structure en creux arrondie (Ø45 cm) avec parois enduites d’argile rubéfiée (7 cm de haut), le fond étant pavé de 4 tessons de dolium [plutôt base d’instrument de cuisson du type four à pain que « silo incendié »]; ­IVe s. sans doute.
N­VI: tout juste reconnu « sous l’eau »: nombreuses pierres irrégulières; présence d’un mur nord­sud.
Mobilier: outre les catégories courantes (sigillée, campanienne, non tournée, amphores massaliètes), à signaler:
Tranchée coupant le secteur à l’ouest: skyphos attique tardif (Arnal et al., 1974, fig.51);
N­I: fragments de mosaïque, clous et ressort de grosse fibule en bronze, monnaie arécomique;
N­II: mortier massaliète avec trous de réparation, tête de chenet­bélier;
N­III: fragment de chenet, agrafe en plomb, fusaïole biconique;
N­IV: urne non tournée (Arnal et al., 1974, fig.23 et 28,D), mâchoire de dorade, dolium peigné, tesson attique à figures rouges avec personnage drapé et palmette (groupe de Vienne 106?: Arnal et al., 1974, fig.55);
N­V: attique à figures rouges du début du ­IVe s., tessons gris monochromes et pseudo­ioniens à bandes; fibule et monnaie de bronze [hors de son contexte?];
N­VI: anse d’amphore étrusque.

Notice n°4: le sondage 2

1964
Bibliographie: Prades, 1972, 1-2; Arnal et al., 1974, 39­48, fig.5, 8 et 11­13; GAP, 1964, XVIII­XXVIII; Gallia, 24, 1966, 467;
Situation: Saint­Sauveur, p.c.DZ­1, au centre­est de la parcelle, sur une voie nord­sud repérée au défonçage
(fig.2, 2).
Surface: 25 m2
Séquence concernée: ­530/+100
Rectangle de 5 m sur 5 implanté à cheval sur la voie principale à l’est, un coin d’îlot d’habitation au sud­ouest, une ruelle au nord­est.
Stratigraphie:
N­I: presque entièrement remanié par la charrue; mobilier mélangé ­IIe/+Ier s.; à l’ouest, sol de base en terre battue avec dolium écrasé; à l’est, sol de rue fait de lits de galets villafranchiens et de sable, donc plusieurs fois rechargé (­IIe/+Ier s.), bordé côté ouest par une « murette » en partie recouverte par un lit de tessons d’amphore italique. Possibles ornières.
N­II: au sud­est, coin d’une « cabane incendiée » avec sol de « gravier » perforé par un trou de poteau et entouré d’un « parapet d’argile » [ne serait­ce pas plutôt un sol charbonneux de maison dont ne subsisteraient des murs disparus (épierrés?) que les enduits intérieurs? Voir, en faveur de l’existence de tranchées d’épierrement, les « zones à remplissage confus de pierres et de tuiles » signalées le long de la voie]; à l’est, lit de galets appartenant à un état ancien de la rue principale (­IIe s); au nord, probable ruelle perpendiculaire à cette voie.
N­IIIA: à ­1,67 m, sous une couche de terre brune sableuse, mince surface charbonneuse limitée côté voie par un mur en petit appareil.
N­IIIB: nouveau lit cendreux, noyant un bloc de pierre taillé auquel vient buter un mur sous­jacent au précédent [seuil monolithe? façade sur la rue?].
N­IV: à ­2,18 m; niveau d’occupation marqué par un « pavage » d’amphore et de mortier massaliètes, et, à la limite ouest de la fouille, par un foyer construit en argile sur radier de tessons non tournés [cependant ce foyer est « en relief » de 29 cm par rapport au sol environnant]; au nord­ouest, ruelle empierrée limitée latéralement par deux rangées de tessons d’amphore massaliète plantés verticalement.
N­V: à ­2,55 m; pavement régulier de tessons d’amphore massaliète, parfois disposés sur une couche de sable; niveau de sable également sous­jacent à la ruelle nord.
N­VI: exploré (de même que les niveaux suivants) sur 2 m2 seulement; couche d’argile de 25 cm surmontant un sol marqué par des tessons horizontaux.
N­VII: couche grise, avec fragments de torchis, sol de base peu net.
N­VIII: argile gris sombre, contenant de nombreux restes végétaux (céréales, pépins de raisin, noyau d’olive, morceaux de bois) et morceaux de torchis à empreintes de branche (Arnal et al., 1974, fig.12).
N­VIII­IX (=N­9 du rapport de fouille): argile gris clair, charbonneuse, sur 1 m d’épaisseur, dans laquelle est enterré un squelette de nouveau­né (ibid., fig.13), retrouvé en connexion anatomique [un fragment de fer, trouvé à proximité, n’implique en rien un « enclouage » du crâne]. Encore de nombreuses graines (pépins de raisin, orges vêtues, un peu de blé: Erroux, dans Arnal et al., 1974, 275).
N­IX (=N­10 du rapport de fouille): à ­4,70 m, puissant « pavage » de pierres (30 cm d’épaisseur), recouvrant plusieurs tessons d’amphores (étrusques en majorité, mais aussi massaliètes); au dessous, sable fin.
Mobilier signalé:
N­I: patère campanienne B, fragments de meules, une trentaine de monnaies principalement du ­Ier s.;
N­IIIA: 2 anneaux ovales en bronze, marque arétine [h.s.?];
N­IIIB: fragment de chenet, fusaïole;
N­IV: tessons attiques, fusaïole (Marti, 1973, 5);
N­V: amphore massaliète à marque D, chenets, lissoir en schiste, 2 pesons en pierre, hache polie, crâne de nouveau-né;
N­VI et N­VII: tessons attiques, pseudo-ioniens à bandes, gris monochromes;
N­VIII: tore en argile;
N­VIII et IX: coupes « B2 » pseudo-ioniennes à bandes.

Notice n°5: le sondage 3

1964
Bibliographie: Prades, 1972, 2; Arnal et al., 1974, 48­55, fig.5, 8 et 14; GAP, 1964, XXIX­XLII; Marchand et al., 1971, 63-65; Gallia, 24, 1966, 467;
Situation: Saint­Sauveur, p.c.DZ­1, à l’est de la parcelle, à une vingtaine de m au nord de P2, en face du CDAR actuel
(fig.2, 3).
Surface: 40 m2
Séquence concernée: ­530/+100
Rectangle de 4 m sur 10 orienté nord­sud.
Stratigraphie:
N­I: entièrement remanié par la charrue.
N­II: à l’est, deux « cabanes incendiées » avec « parois d’argile crépie » et sol de galets et gravier [encore une fois, probablement des enduits sur murs épierrés, comme l’indique l’étroitesse de la bande séparant les deux sols: 30 à 50 cm].
N­III: trois murs sont repérés à ce niveau: mur A, large de 88 cm, solin de pierres portant à sa partie supérieure une arase de tessons d’amphore massaliète, et fondé sur une autre structure (A’: mur antérieur ou fondation?); à proximité, foyer décoré (grecques et triscèles) supposé par les fouilleurs en position remaniée (proviendrait de N­V) [?]; mur B: perpendiculaire à A, appareil irrégulier, 60 cm de large; mur C: perpendiculaire à B, arasé; à l’angle de B et C, petite fosse­foyer enduite d’argile rubéfiée sur tessons, entourée de cendre [base de four à pain?]; un peu partout, éléments de « pavements » de tessons d’amphore; petit dépotoir de restes de faune.
N­IV: à ­1,18 m, fouillé (comme les niveaux suivants) seulement au sud du sondage; sols de terre battue recouverts d’un lit de sable « apporté de main d’homme », pas de structures nettes.
N­V: sous une couche d’argile grise, au sud, pavage soigné fait de pierres à ­2 m ; fosse foyer enduite d’argile; au nord, zone de galets; à l’est, sol de terre battue avec amphore massaliète plantée dont la base est calée par des pierres.
N­VI: sol de terre battue marqué par des tessons horizontaux; beaucoup de charbons, foyers lenticulaires; pas de structures nettes [donc supposées « périssables »].
N­VII: à ­3 m; sols en terre avec couverte de sable; possibles restes de squelette de nouveau­né.
N­VIII: ­3,80 m; épaisse accumulation d’argile grise, surmontant des lambeaux de sols pavés de galets; bande très charbonneuse de 20 cm de large, séparant horizontalement deux sols différents [restes de cloison de bois carbonisée?], et perpendiculaire à un mur de pierre mal conservé (mur D), dont la fondation paraît antérieure.
N­IX: à ­4 m, pavage de pierres d’origines diverses (en « connexion » avec la base du mur D), répandues sur un « lit compact » de fragments d’amphores étrusques, parfois sur plusieurs couches; le tout repose sur une épaisse strate de sable clair et mouvant, considéré par les fouilleurs comme le sol naturel.
Mobilier significatif:
N­II: urnes, coupes, jattes, couvercles non tournés;
N­III: vases campaniens [?], fragments de 2 foyers décorés, chenet, 2 meules à fente du type d’Olynthe en basalte;
N­IV: autres restes de foyers décorés et de chenets, tessons « précampaniens » et attiques, amphores puniques à cannelures, mâchoires de cheval;
N­V: attique à figures rouges du IVe s., grise monochrome, pseudo­ionienne peinte et à bandes, amphore étrusque de type 4A (cf. Py, 1985, 81 et fig.8), tardive (Mendoza, 1985, n°4);
N­VI: plusieurs tessons attiques de la fin Ve­début IVe s., incisions fines sur non tournée, 2 fibules en bronze, amphore punique cylindrique, étrusque tardive (ibid., n°3);
N­VII: amphore étrusque tardive (ibid., n°1 et 2); fond de coupe pseudo­ionienne avec graffite D (Arnal et al., 1974, fig.92,10), fusaïoles, tête de chenet (ibid., fig.117,A), gland en or (ibid., fig.103,C et p.287);
N­VIII: poinçon en os, amphores étrusques et massaliètes, nombreux tessons gris monochromes et pseudo-ioniens (notamment des « coupes B2), bord de cratère grec oriental (ibid., fig.42); nombreux grains de céréales;
N­IX: bucchero (Marchand-Mendoza, 1980, pl.5) et vases communs étrusques avec graffites (Arnal et al., 1965; 1974, fig.44, 45 et 92; Albore, 1967, fig.22; Maluquer, 1968, 56, n.100; Richard, 1973, 125-126; Marchand-Mendoza, 1980, pl.7; et surtout Colonna, 1980); graffite X sur amphore étrusque, lampe attique, lécythe aryballistique (étrusco-corinthien?), patère à pied pseudo­ionienne, coupe carénée grise monochrome (Arnal et al., 1974, fig.47 à 49); céramique grise à bandes (grecque orientale?), bracelet en lignite (Marchand-Mendoza, 1980, 113-115) [voir ci-après, §3.2.2 et fig.16 et 17].

Notice n°6: le sondage 4

1965
Bibliographie: Prades, 1972, 2; Arnal et al., 1974, 55­56; Gallia, 24, 1966, 468;
Au nord­est du gisement, sur la propriété Duboucher, lotissement Filiès 1, 9 rue des Roses, p.c.DS­7
(fig.2, 4).
Surface: 1 m2
Séquence concernée: ­200/+200
Ramassage à l’occasion du creusement d’un puits.
Nombreux tessons préromains (céramique campanienne, non tournée, côte catalane, sigillée, céramique commune); couteau, clous en fer; fil de plomb; monnaie massaliète; faune, coquillages.

Notice n°7: le sondage 4 bis

1964­1965
Bibliographie: Arnal et al., 1974, 56­57.
P.c.DZ­1, au sud de Saint­Sauveur, dans la zone dite « portuaire »
(fig.2, 4bis).
Surface: 1,2 m2
Séquence concernée: ?/+200
Tranchée sondage à la recherche de « l’emplacement d’un port éventuel », dans la zone la plus basse de Saint­Sauveur.
Stratigraphie: 3 niveaux:
N­I, c­1: alluvionnement récent sur une épaisseur d’un mètre.
N­I, c­2: couche d’argile grise « stérile ».
N­II: à ­2 m, lit de graviers et de galets, avec tessons d’amphores « non identifiées ».
Mobilier: dans la couche superficielle, documents préromains et gallo­romains: campanien, sigillée, verre, plomb.

Notice n°8: le sondage 5

1965
Bibliographie: Prades, 1972, 2; Arnal et al., 1974, 57­60; Gallia, 24, 1966, 468;
A une vingtaine de mètres au sud du terrain de football, p.c.DT­1
(fig.2, 5).
Surface approximative: 9 m2.
Séquence concernée: ­530/+200
Recherche, dans un sondage limité, du prolongement éventuel de la voie nord­sud repérée en surface de Saint­Sauveur et dans le sondage 2.
Stratigraphie: sous 85 cm de terre « stérile », mise au jour d’éléments de pavage en grandes dalles de calcaire blanc, sous lesquelles:
N­I: blocage de pierres, tuiles, chaux évoquant le radier d’une voie;
N­II: couche charbonneuse, partiellement conservée.
N­II­III: comblement de terre et de pierres, recouvrant un lit de gravier serré (état antérieur de la voie? ­IIe/­Ier s.?).
N­III: « pavements » de tessons de part et d’autre d’un mur est­ouest; traces de foyer.
N­IV à N­VII: « très difficile à suivre », moins puissants qu’en S2 et S3; plusieurs angles de murs « se chevauchent ».
N­VIII: niveau charbonneux, noyant la base de deux murs perpendiculaires, dans l’angle desquels on suit un pavement de pierres.
N­IX: sous le pavement, nouvelle couche charbonneuse reposant sur une « vase fluide » considérée comme le sol naturel.
Mobilier significatif:
N­I: patère campanienne;
N­IV à VII: céramique attique, grise monochrome;
N­VIII: pseudo­ionienne;
N­IX: amphores étrusques.

Notice n°9: le sondage 6

1965
Bibliographie: Prades, 1972, 2; Arnal et al., 1974, 60­67 et fig.15, 16 et 18; Gallia, 24, 1966, 468;
P.c.DZ­1, au sud de Saint­Sauveur, dans la zone « portuaire »
(fig.2, 6).
Surface: 45 m2.
Séquence concernée: principalement ­100/+100.
Sondage rectangulaire de 5 m sur 9 (3 m sur 7 à la partie inférieure: cf. Arnal et al., 1974, fig.18), d’orientation sud-ouest/nord-est.
Stratigraphie et structures: les niveaux remaniés de surface et les apports récents sont épais; successivement :
N­1: terre végétale (20 cm).
N­2: limon (40 cm).
N­3: entre 1,5 et 1,8 m, lit de fragments de poteries et de tuiles roulés.
N­4: argile grise « stérile ».
N­5: fossé entamant les couches inférieures (N­6 à N­8) et comblé de petites pierres [récent?].
N­6: sable blanc, pendage vers l’est.
A ­2 m, niveaux d’utilisation antique:
N­7: « pavement » [?] de gravier où sont fichés 20 pieux de bois; à la partie supérieure, « encastré » dans les galets sous­jacents, assemblage de planches de sapin (Vernet, 1967), bordé de planchettes verticales, mesurant en plan 4,80 sur 1,75 m (fig.3); d’abord interprété comme une « barque à fond plat » (Midi­Libre, 22/8/1965; La Marseillaise, 23/8/1965); décrit ensuite comme le plancher d’un « quai de bois », maintenu par des traverses et par des pieux enfoncés dans les sédiments inférieurs; de nombreuses tuiles retrouvées sur les planches impliqueraient l’existence d’un toit.
N­8: épaisse strate de galets riche en mobilier.
N­9: vase fine et molle, contenant de nombreux coquillages en connexion anatomique (étang?).
Mobilier significatif:
Essentiellement concentré en N­7 et N­8; planches, pieux, chevilles, faisselle en bois; 13 monnaies (­Ier/+Ier s.); clous, hameçons, fibules, anneaux en bronze; brides, coulées de plomb; bracelets préromains, annelet, perle égyptienne en verre (cf.Arnal et al., 1974, 261­274); chenet, fragment de foyer décoré, fusaïole en terre; verrerie romaine (bols, bouteilles); céramique campanienne, sigillée italique abondante (marques), sud­gauloise rare; sur le plancher, fond d’amphore gauloise.

Notice n°10: le sondage 7

1966
Bibliographie: Arnal et al., 1974, 67­77 et fig.17 et 18. GAP, 1966, 1­3; Gallia, 27, 1969, 394;
P.c.DZ­1, au sud de Saint­Sauveur, dans la zone « portuaire »; contigu au nord du sondage 6
(fig.2, 7).
Surface: 45 m2.
Séquence concernée: principalement ­150/+200.
Sondage rectangulaire de 15 m sur 3, d’orientation sud­ouest/nord­est.
Stratigraphie et structures:
N­1: jusqu’à 0,20 m, terre humifère.
N­2: jusqu’à 0,80 m, argile jaune.
N­3: jusqu’à 1,60 m: argile grise.
N­4: à 1,60 m, sol I­A , mince lit de galets et de tuiles, attribué au +IIe s.
N­5: jusqu’à 2,20 m, couche d’argile gris clair, sableuse.
N­6: sol I­B, à 2,20 m, affleurement d’une couche de gravier, avec zone empierrée, de direction nord­sud, au centre du sondage; dans les pierres, six pieux sont enfoncés à travers les couches sous­jacentes; l’empierrage ne paraît pas appareillé; une base de colonne se trouve prise parmi les blocs, une autre est située sur le gravier plus à l’est: il s’agit à l’évidence de réemplois; nombreuses tuiles; niveau attribué au +Ier s.
N­7: jusqu’à ­2,60 m: couche de galets et « gravier », riche en mobilier.
N­8: à ­2,60 m, sol I­C, niveau de galets attribué au ­Ier s.
N­9: jusqu’à ­3,20 m, galets « damés » considérés comme un apport anthropique.
N­10: à ­3,20 m, sol II, lit de sable, attribué à la fin du ­IIe s. [bien que par ailleurs on le dise « rempli de céramiques arétines »: Arnal et al., 1974, 71].
N­11, jusqu’à ­3,40 m, couche de sable et gravier.
N­12: à ­3,40 m, sol III, au sommet de la vase lagunaire, mobilier ancien.
N­13: au­delà de ­3,40 m, argile grise homogène, avec petits coquillages lagunaires et fluviatiles [étang? inondation du Lez?].
Mobilier significatif:
N­4: céramique commune, monnaie de Septime Sévère, « plomb de douane » (Arnal et al., 1974, fig.18 bis et 108B) ou plutôt tessère privé (Richard, 1978, 48, n.5);
N­6, N­7: sigillée italique avec marques et graffite, sigillée sud­gauloise, campanien, amphore italique (ibid., fig.18ter), chenets (ibid., fig.117B), lampes, hameçons, fibules, clous en bronze, agrafes, pesons tubulaires en plomb dont plusieurs alignés provenant d’un même filet de pêche;
N­6 à N­9: monnaies volques, marseillaises, nimoises;
N­12: gris ondé, amphores massaliètes, étrusques.

Notice n°11: le sondage 8

1966? 1967?
Bibliographie: signalé dans GAP, 1968, 1; Marchand et al., 1971, 71.
Au sud­est de Saint­Sauveur, p.c.EA­63 ou EA­80, dans la « zone portuaire », à 100 m au nord­est des sondages 6 et 7
(fig.2, 8).
Ni rapport de fouille, ni publication.
Sous les terres remaniées, deux couches de galets (N­I et N­II), l’une contenant des mobiliers d’époque romaine, l’autre d’époque protohistorique. Au fond, vase lagunaire.
Mobilier:
N­I: céramiques « gallo­romaines »;
N­II: céramiques massaliète, étrusque, attique, grise monochrome.

Notice n°12: le sondage 9

1967
Bibliographie: Arnal et al., 1974, 72­74 et fig.19; GAP, 1967, 1­9; Prades­Valaison, 1967, 1­14; Gallia, 27, 1969, 394;
Situé à l’extrémité méridionale de Saint­Sauveur, dans la « zone portuaire » (p.c.DZ­1), à 10 m à l’est de S6 et S7
(fig.2, 9).
Surface: 100 m2 env.
Séquence concernée: principalement ­50/+100.
Grand rectangle de 13 m sur 8 orienté nord­sud, d’une surface plus réduite à la base (10 sur 5,5 m).
Stratigraphie et structures: sous un puissant niveau de limon sans traces d’occupation antique, d’une épaisseur de 2,50 m, trois étages ont été distingués:
N­IA: « à peine visible ».
N­IB: concentre la quasi­totalité des observations et des découvertes faites dans ce sondage: épaisse couche de galets « de rivière » pris dans de l’argile grise, dont l’affleurement est marqué par une dépression au centre de la fouille, de direction et de pendage ouest/est; le sommet de cette couche remonte en « bourrelet » au nord vers le tènement de Saint­Sauveur, mais aussi au sud où se trouvent de grosses pierres approximativement appareillées; dans la partie nord-est du sondage, six pieux appointés, dont la partie supérieure paraissait « brûlée », sont fichés dans la couche de galets et décrivent en plan un U; plus au nord, quatre grandes poutres orientées sud-est/nord­ouest, à peu près parallèles, sont retrouvées à plat; d’autres éléments de poutrage et de planches sont répandus à l’entour; ces structures de bois sont interprétées comme les restes d’un pont incendié [en réalité, la disposition des poutres indique plutôt un ponton, accroché côté nord, dont les pieux marqueraient l’extrémité sud, au milieu du chenal: longueur: au moins 6 m, largeur: environ 3 m]; le niveau de galets est pour sa part [contrairement à celui de la couche I­B du sondage 7] considéré ici comme un apport naturel dû au flux d’une rivière (qui « ne peut être que le Lez ») coulant d’ouest en est.
N­IC: à 30 cm au dessous; « niveau de fond de la rivière »; peu fouillé; s’engage sous les blocs repérés au sud.
Mobilier significatif:
N­IA: sigillée sud­gauloise;
N­IB: cér. non tournée, sigillée sud gauloise et surtout italique avec marques et graffites, campanien A (graffites), B et C (ou dérivés), sombrero de copa, lampes tardo­républicaines et impériales (dont un lot important [bien que divers] trouvé en connexion: Arnal et al., 1974, 159­171) avec marques et graffites, amphores italiques (graffites), fragment de bracelet en argent, boucle d’oreille en or (ibid., fig.110), monnaies des ­Ier et +Ier s., fibules, hameçons, clous en bronze et en fer, bracelets et vases en verre; macro­restes: graines de céréales (blé, orge), noix, noyau de pêche, résine, roseaux; nombreux fragments de cordages (tressés ou torsadés), d’objets en bois (chevilles, poulie, pièces perforées, « aiguilles », pieux et piquets appointés, planches, « peignes »), plombs de filet de pêche (dont 2 avec graffite et plusieurs enserrant encore un cordage), poinçon en os, pesons de tisserand (graffite);
N­IC: sigillée italique, campanien C.

Notice n°13: le sondage 9 bis

1967
Bibliographie: Arnal et al., 1974, 74­77 et fig.19 à 22. GAP, 1967, 1­9; Gallia, 27, 1969, 394;
Situé immédiatement de part et d’autre de S9, dont il représente l’extension vers l’est et l’ouest (p.c.DZ­1)
(fig.2, 9 bis).
Surface: 84 m2.
Séquence concernée: principalement ­50/+100.
Le sondage 9 bis représente une extension de part et d’autre du sondage 9, dans l’alignement du mur repéré dans la partie sud de ce dernier: tranchée de 25 m de long au total, orientée est­ouest, 3,50 m de profondeur.
En grande partie effectuée à la pelle mécanique, cette fouille n’a pas livré d’indications stratigraphiques utilisables. Le seul but était de dégager « sur la plus grande longueur possible » la structure bâtie repérée au sud du sondage 9. Le mur, mis au jour sur 21 m, parementé d’un seul côté (au nord), est conservé sur une à trois assises; il est fait à la base de gros appareil (pierres jusqu’à 1 m de long), au sommet d’un appareil plus petit interprété comme une reprise secondaire [ce qui n’est pas certain: possibilité d’un ouvrage unique avec semelle de fondation en gros bloc et élévation en pierres de plus petit module]. Le mur est coupé en deux endroits par des « roubines » post­antiques; un retour de direction nord­sud pourrait se tenir à l’extrémité est du sondage. La connexion du mobilier avec les différentes assises du parement semble indiquer une construction au Ier s. av.n.è. (et probablement durant la deuxième moitié de ce siècle), et un fonctionnement jusqu’à une période avancée du Ier s. de n.è. [Interprétée tantôt comme un « quai », tantôt comme une « jetée », cette structure bâtie au demeurant assez fruste pourrait en fait avoir servi aussi de mur de soutènement pour les terres accumulées au sud du canal, pour permettre l’urbanisation des zones méridionales à l’époque romaine]. A noter que la base du mur repose sur de la vase lagunaire contenant des documents antérieurs, et que la connexion de son parement avec les niveaux de galets formant la couche N­IB du sondage 9 est assurée.
Mobilier significatif: campanien C, sigillée italique et sud gauloise.

Notice n°14: le sondage 10

1968
Bibliographie: GAP, 1968, 1­3; Marchand et al., 1971, 71; Gallia, 27, 1969, 394;
 »Dans le jardin de Mr. Pépin », lotissement Filiès 5, 14 rue des Tilleuls; à 75 m au sud­est du terrain de football, p.c.DT­9
(fig.2, 10).
Surface approximative: 80 m2.
Séquence concernée: environ ­500/+200
Grand sondage, mené en Août et Septembre 1968, en plusieurs temps à mesure de la découverte de structures bâties; stratigraphie « en puits » dans un secteur réduit de la fouille, le reste étant limité en profondeur au niveau de base de l’architecture d’époque romaine.
Dégagement d’un ensemble architectural appartenant à un niveau d’occupation du Haut Empire: quatre murs sont mis au jour: le mur A, orienté nord­sud et connu sur 10 m, est en petit appareil régulier fait de moellons équarris, contenant un blocage de petites pierres; à l’extrémité sud de A, le mur B (sud­ouest/nord­est), plus ancien (son sommet affleure au niveau de la base de A), est en grand appareil régulier: trois lits au moins de grandes pierres (jusqu’à 1 m de long pour 28 à 33 cm de haut) taillées avec soin, assemblées à joint vif. Ces deux murs font un angle de 105°; un retour de B vers le sud est dénommé mur C; en angle droit par rapport à B, il est fait de petit appareil incertain, assemblé cependant avec soin; sa hauteur ­ou plus exactement sa profondeur­ est remarquable: plus de 2,20 m au contact de B; le mur D, retour au sud de C en angle droit vers l’ouest, présente un appareil semblable; contre lui, on découvre un escalier dont 7 marches ­certaines très usées­ sont fouillées (fig.4). La stratigraphie est peu claire; à signaler, à la base du mur A, une couche empierrée d’époque romaine; dans un « puits-­sondage » à l’aplomb du parement sud du mur B, on repère sous ses assises un lit de sable et de gravier contenant un abondant mobilier « gallo­romain »; à la base des graviers, épais de plus d’un mètre, quelques documents préromains sont signalés; puis vient une couche de « vase » grise, séparant le sable d’une nouvelle couche de graviers où dominent les tessons anciens.
Mobilier significatif: céramique gallo­romaine surtout, mais aussi catalane, campanienne, amphores romaines, étrusques et massaliètes; perle en verre bleu, fragments de plomb, mince plaque de marbre avec début de lettre (inscription?).
Notice n°15: « Puits Cantier »

1968
Bibliographie: GAP, 1968, 4; 1977, 1;
Lotissement Filiès 5, 4 rue des Tilleuls, p.c.DT­4
(fig.2)
Séquence concernée: environ ­500/+200
A l’occasion du creusement d’un puits chez Mr. Cantier.
Couche de remplissage, lentement constituée, sans stratigraphie apparente; cependant, le mobilier s’échelonne dans un ordre chronologiquement cohérent: traces gallo­romaines jusqu’à ­1,20 m, préromaines jusqu’à ­3 m, protohistoriques au­delà; à 3,70 m, couche charbonneuse avec nombreuses pierres rappelant le niveau N­IX des sondages S1 à S3. On remarque la faiblesse des remontées d’eau par rapport à un puits très voisin (« Puits Coste »).
Mobilier signalé: céramique gallo­romaine dont amphore avec marque « SIS », sigillée sud­gauloise, campanienne, attique, amphore massaliète.

Notice n°16: « Mosaïque »

1968
Bibliographie: Arnal et al., 1969, 255­272; Gallia, 27, 1969, 394; Marchand et al., 1971, 69-70;
Au sud­ouest de Saint­Sauveur, p.c.DZ-2, à 150 m à l’ouest de S9
(fig.2).
Surface approximative: 25 m2.
Séquence concernée: environ +50/+150
Sondage en terrain agricole, après défonçage et découverte de fragments de stuc et de tessères; plan irrégulier dicté par la découverte de deux murs.
Architecture: au bord d’une rue de direction est­ouest empierrée de graviers, mur de façade d’une maison d’époque gallo­romaine [abusivement appelée « villa »] avec porte d’entrée munie d’un seuil monolithe à crapaudine, en grès (1,80x0,60 m); à l’ouest, mur de refend, plus mince, délimitant une pièce pavée; dans l’angle des deux murs, un sol en béton [tuileau?] entoure une mosaïque rectangulaire, composée d’un panneau central à décor géométrique (2,48x2,37 m) ceinturé d’une triple bordure de frises et complété côté ouest par une bande de 48 cm de large, qui est ornée de trois motifs: poisson (dauphin?) (fig.5), croissant et feuille. Dans la couche de destruction qui surmonte le sol, nombreuses tuiles et fragments d’enduit peint, dont certains à motifs floraux.
Mobilier signalé: sigillée sud-gauloise.

Notice n°17: le sondage 11

1970
Bibliographie: GAP, 1970, 1­8; Barruol, 1970, 2­3; Marchand et al., 1971, 66; Prades, 1972, 5; Mendoza, 1979;
Lotissement Filiès 1, 7 rue des Roses, p.c.DS­8; à 130 m au nord­ouest du terrain de sport; à 30 m à l’est du sondage S4
(fig.2, 11).
Surface approximative: 38,4 m2.
Séquence concernée: Chasséen, Bronze final, ­VIe/+IIe s.
Sondage carré de 5 sur 5 m, prolongé au nord par un rectangle de 6,70 sur 2 m. Deux « puits­sondages » en profondeur.
Stratigraphie et structures:
N­1: sous 1,20 m de terre alluviale « stérile », présence au sud d’un « béton rose » incluant des galets et des fragments de tuile, dont la surface est « talochée »; au nord sol de gravier damé et béton de chaux; ces sols paraissent entamés par la fondation d’un mur post­antique (médiéval?), ils sont « difficile à dater »: « dernière période gallo­romaine »? [mais pourraient être postérieurs au +IIe s.: cf. ci­après, sondage S12].
N­2: sous les « bétons », apparition de deux murs (m1 et m2a), perpendiculaires, en appareil irrégulier; les couches correspondantes sont du ­Ier/+Ier s.
N­3: sous m2a, un mur antérieur (m2b) fait en grès du Lez, plus régulier, et son retour m3 vers le sud, sont en connexion avec des mobiliers des ­IIIe et ­IIe s.
Les niveaux inférieurs ne sont observés que sur de petites surfaces, dans des sondages en « puits »:
N­4: argile grise sableuse, avec traces de « pavements » d’amphores massaliètes.
N­5: à 2,50 m, sol très charbonneux, apparemment du ­IVe s.
N­6: à 3,60/380 m, sol charbonneux avec nombreux tessons et foyer en fosse du ­Ve s, incluant aussi des documents du BFIIIb (Mendoza, 1979).
N­7: 4 m, niveau d’occupation marqué par des galets et des coquilles de moules et d’huîtres, avec abondant mobilier chasséen.
Mobilier significatif:
N­1: sigillée sud­gauloise, italique avec marque ATEI;
N­2: amulette en os; sigillée italique, campanien;
N­3: campanien (graffite), amphore massaliète;
N­5: attique, pseudo­ionien;
N­6: amphore punique, étrusque, céramique attique, pseudo­ionienne, incisions sur non tournée, tessons BFIIIb;
N­7: céramique chasséenne, silex;
Hors stratigraphie: sombrero de copa, fusaïole, bracelet en verre, talon de lance en fer, fragment de foyer décoré, de chenet, marque TD sur amphore massaliète.

Notice n°18: le sondage 12

1970
Bibliographie: GAP, 1970a, 1­11; Barruol, 1970, 2­3; Prades, 1972, 5; Mendoza, 1979; Gallia, 29, 1971, 383;
Lotissement Filiès 1, 7 rue des Roses, p.c.DS­8; à 7 m à l’ouest du sondage S11
(fig.2, 12).
Surface: 58,5 m2.
Séquence concernée: Chasséen, Bronze final, Fer I, ­VIe/+IVe s.
Sondage rectangulaire de 9 sur 6,50 m, orienté nord­sud.
Stratigraphie et structures: sous 1 m en moyenne de limon stérile;
N­1: nappe d’éboulis (petites pierres, tuiles, dolium) en pente vers le nord-ouest, d’époque romaine assez tardive semble­t­il (+IVe s.?); un puits, à l’angle sud­ouest de la fouille(Marchand et al., 1971, 69), appartient à la même phase: construit en gros blocs, il a une margelle ovale (58x65 cm) entourée d’un cercle de pierres liées au mortier; il a été dégagé jusqu’à ­5 m.
N­2: à ce niveau se rapportent deux murs en angle obtus au sud­est (m1 et m2), et un tronçon parallèle à m2 au nord du puits (m3); le sol de base comprend des éléments de pavage en pierres plates.
N­3: une trentaine de cm plus bas, couche charbonneuse surmontant un sol en terre battue; plusieurs murs: à l’ouest, m4, 5, 6, dessinant une croix (intersection de 4 pièces?); au nord­est, un lambeau de mur parallèle à m4.
N­4: ­2,10/­2,30 m, « pavements » d’amphores massaliètes, de galets et de pierres plates (l’un d’entre eux voisine avec un trou de poteau), et sols de terre rubéfiés, appartenant apparemment au ­IIe s.
N­5, couche peu stratifiée.
N­6: nouveau pavement de tessons d’amphore massaliète, surmonté d’un remblai.
N­8: ­2,70 m, remblai?
N­9: ­2,75 m: sol de terre battue marqué par de nombreux tessons à plat, ossements, coquillages, torchis (fin ­VIe s.); à l’est du sondage, alignement de pierres évoquant un « mur sommaire »; au sud, autre élément de mur de plan circulaire, conservé sur une assise [cabane à abside?].
N­10: ­3,30 m, sol tassé, rubéfié, avec foyer en fosse aménagé avec des pierres; mobilier atypique, constitué uniquement de céramique non tournée [BFIIIb? Ier Age du Fer?].
N­11: ­3,60/­4 m, niveau chasséen, avec sol jonché d’ossements, de coquillages (moules), de tessons, de galets; petit foyer lenticulaire.
Mobilier significatif:
N­1: sigillée claire, monnaie du IVe s. (Richard, 1978, 80);
Puits: tuiles, pierres taillées, dolium, faune (dont un buf quasi entier), vases en verre;
N­2: céramique commune grise;
N­3: sigillée italique, campanienne, faune, coquillages;
N­5: attique à figures rouges;
N­6: grise monochrome ondée;
N­8: coupes B2 pseudo­ioniennes, incisions fines sur non tournée;
N­9: coupe bucchéroïde (Marchand-Mendoza, 1980, pl.5, 9), amphore massaliète, étrusque, punique, nombreux vases non tournés (incisions), vase caréné gris monochrome, fibule en bronze à pied en bouton;
N­11: céramique chasséenne, silex, hache polie, poinçon en os.

Notice n°19: le sondage 13

1970
Bibliographie: GAP, 1970b, 1­3; Barruol, 1970, 1­2; Gallia, 29, 1971, 381; Prades, 1972, 4; 1979, 16;
Au nord­est du gisement, lotissement Filiès 5, 5­7 rue des Tilleuls, p.c. DT­22­23, à une centaine de m à l’ouest des fouilles de la nécropole
(fig.2, 13).
Sondage carré de 16 m2; sondage complémentaire au sud.
Chronologie: Haut­Empire.
Intervention d’urgence provoquée par la découverte d’une statue lors du creusement d’un épandage.
Sous 2,20 m de limon « stérile », dégagement d’une « plate-forme » empierrée, d’une épaisseur moyenne de 40 à 50 cm, dont les limites sont imprécises. Dans le blocage, qui se présente parfois de manière compacte et régulière, comme s’il s’était agi d’un sol, sont inclus divers éléments de statue, d’architecture monumentale, d’autels votifs; sur l’empierrage, on recueille 8 fragments dispersés d’une épitaphe. De nombreuses tuiles font penser à la présence d’un toit. Deux dédicaces conduisent à interpréter l’ensemble comme les restes d’un fanum (ou sacellum) à Mercure. Dans le sondage complémentaire, à 3 m au sud de la « plate-forme », présence d’un puissant mur est­ouest, où l’on voit la bordure d’une voie [bien qu’aucun reste de sol de rue ne soit observé dans ce sondage], dans l’alignement de celle déjà repérée au nord de la nécropole. [Il paraît douteux que les éléments de sculpture et d’architecture mis au jour en ce point soient en position fonctionnelle et correspondent aux substructions d’un temple: ils sont en effet pour la plupart pris dans le blocage. On a en fait ici, en réemploi dans une structure difficile à interpréter, quelques traces disparates d’une ou plusieurs constructions ­ou d’une aire­ votives antérieures, supposées non éloignées].
Principaux éléments travaillés: statue de personnage masculin drapé à tête mobile; cou de cette tête; autre corps de statue plus abîmé; chapiteau en pierre tendre; colonnette lisse en pseudo-marbre; épitaphe; deux petits autels anépigraphes; un autre dédié à Mercure; linteau avec dédicace à Mercure; nombreux blocs taillés de grand appareil.

Notice n°20: « Puits Limousi »

1970­1971
Bibliographie: GAP, 1977, 1.
Au nord­est du terrain de football, lotissement Filiès 5, p.c.DT­2, non loin du « puits Cantier »
(fig.2).
Creusement d’un puits dans le jardin de Mr. Limousi. Vers ­3,50 m, présence de gros blocs de pierre; importante remontée d’eau attribuée à la présence d’un lit fossile de rivière.

Notice n°21: les sondages DRA.71

Sondages a à z
1971
Bibliographie: notes manuscrites déposées à la DRA.; Gallia, 29, 1971, 381;
Filiès IX
(fig.2, a­z)
Séquence concernée: surtout périodes pré­romaine et romaine.
26 sondages (DRA.71­a à DRA.71­z), faits à la pelle mécanique, pour tester les potentialités archéologiques d’un terrain qu’on a laissé lotir. Ces sondages rapides sont répartis sur tout le lotissement Filiès IX. Les coordonnées sont les suivantes: sondage a=p.c.DZ­67; b=p.c.DZ­66; c et r=p.c.DZ­65;d=p.c.DZ­64; e=p.c.DZ­63; f=p.c.DZ­62; g=p.c.DZ­57; h et i=p.c. DZ­55;j=p.c.DZ­58; k=p.c.DZ­50; l=p.c.DZ­49; m=p.c.DZ­47; n et q=p.c. DZ­46; o=p.c.DZ­48; p=p.c. DZ­51; s=p.c.DZ­18; t=p.c.DZ­20; u=p.c.DZ­27; v=p.c.DZ­28; w=p.c. DZ­29; x=p.c. DZ­24-26; z=p.c.DZ­39.
Principales traces relevées: mur « très épais » à ­3 m [préromain?] (v); murs d’habitations d’époque romaine et préromaine (a, e, f, i, q, r, x); murs en gros blocs d’époque romaine (b); couches de galets (a, o, p, q), de sable (n); de mortier avec tuiles (f); gros blocs de pierre (g); blocs et dalles de pierre taillée (a, i); pavement de pierres plates (a, y, z); enduits peints (b); bordure de mosaïque de carreaux et tessères noir et blanc (b). Le sondage s ne donne aucune trace archéologique, mais du sable jaune à ­2,50 m, puis de l’argile sombre (­3 m) et de la vase lagunaire avec coquillages (­3,50 m); en t et u, galets puis vase lagunaire (­3 m).
Mobilier signalé: tuiles (c, o, t, z); briques (a, c); amphore gauloise (d, l, q), italique (n, v); sigillée (l, n, o, q, z); campanien (i, j, k, n, v, z); lampe campanienne (z); petites estampilles (i); conduit d’hypocauste (f); objets en fer (b), monnaie (b).

Notice n°22: le sondage 14 (fig.6)

1971
Bibliographie: GAP 1971, 1­7; Gallia, 31, 1973, 492;
Dans le lotissement Filiès 9, p.c.DZ­61, 4 rue des Colverts
(fig.2, 14).
Surface: 90 m2.
Séquence concernée: ­300/+200
Sondage de 9 m sur 10, à 50 m au nord­ouest de Saint­Sauveur; poussé partout jusqu’à la cote ­3 m.
Statigraphie et structures:
N­1: sous une couche de limon, le niveau 1 (période romaine) présente plusieurs zones: au centre du sondage, une large rue empierrée de galets pris dans une matrice d’argile rouge (Villafranchien), sur une épaisseur de l’ordre de 40 cm; cette rue, de direction sud­est/nord­ouest, est large de 3,50 m en moyenne; possibles ornières. Elle est bordée au nord­est par une maison dont la façade (mur A) est parfaitement bâtie en blocs de calcaire dur retaillés sur place (couche d’éclats de taille à la base du mur); cette maison est limitée vers l’est par un retour perpendiculaire (mur C), plus grossier, comportant sur sa face extérieure un enduit blanchâtre fragile mais bien conservé [argile? mortier?]; au­delà de ce mur pourrait se tenir un passage perpendiculaire à la rue pré­citée et bordé par un « trottoir » fait de dalles épaisses qui paraissent usées à la partie supérieure; une urne est enterrée sous le sol de la salle délimitée par A et C, dans une fosse dont le fond est aménagé par des tessons de dolium [dépôt?]. De l’autre côté de la rue, au sud­ouest, un autre mur très dégradé (B) est parallèle à A. Il délimite une aire de terre battue sur laquelle se trouvent trois foyers de charbons établis sur des dalles de pierre; aux abords de ces foyers, dans la cendre qui en provient, on note de nombreuses scories de fer qui évoquent une activité métallurgique artisanale.
N­2: fouillé surtout sous la maison nord, délimitée encore par les murs A et C, et au nord­est par un second retour de A (mur D), de facture grossière; sol de gravier avec vases écrasés sur place (­IIe/­Ier s.).
N­3: sous une couche d’argile stérile, un autre niveau d’occupation est caractérisé par un abondant mobilier postérieur au ­IVe s. Il n’y a pas de couches archéologiques plus anciennes.
Mobilier significatif:
N­1: tuiles, 2 meules rotatives (en granit et en basalte), urne à points de chaux, sigillée gauloise (marques), dolium, paroi fine, lampes, vases en verre, clous en fer;
N­2: campanien, non tournée, dolium;
N­3: amphore massaliète, faune.

Notice n°23: le sondage 15 (fig.7)

1971
Bibliographie: GAP, 1971a, 1­17; GAP, 1971b; Gallia, 31, 1973, 492;
Dans le lotissement Filiès 9, p.c.DZ­51­52, 26­28 Avenue des Flamands Roses, à 50 m à l’ouest de S14
(fig.2, 15).
Surface: 80 m2.
Séquence concernée: ­300/+200
Sondage de 10 m sur 8, orienté au nord­ouest, poussé partout à 2,50 m.
Stratigraphie et structures: sous 1,20 m de limon stérile:
N­1A: niveau de limon gris compact, de 30 cm d’épaisseur, recouvrant un sol (sol 1: +Ier/+IIe s.) auquel appartiennent plusieurs murs: le mur A, nord­sud, en petit appareil sur une base de gros blocs, s’appuie an nord au mur B, contemporain et perpendiculaire; ce dernier possède deux retours vers le nord: mur F, dans le prolongement de A, mur C, parallèle à lui à l’ouest, délimitant une petite salle quadrangulaire (secteur 3); C et F pourraient être postérieurs à B; à l’est de A, cloison percée d’une porte, constituée par les tronçons D et E; dans la porte, seuil dallé de petites pierres; A­F, D et E dessinent une vaste pièce au nord­est du sondage (secteur 2); au sud de la porte, dans le secteur 1, se trouve un puits solidement construit en gros bloc (dans une cour?) (Marchand et al., 1971, 69); à l’ouest de A et C, vaste zone dont la fonction n’est pas claire (secteur 4), avec restes de pavement de pierres plates et lits de mortier de chaux; dans le sol, urne commune enterrée, postérieurement écrêtée [dépôt?].
N­1B: sous une couche faite de plusieurs lits de sable (c.2), le sol 2 (­IIe/­Ier s.), en terre battue de couleur foncée, est bien plan; plusieurs tessons de vases,d’amphores et de petits doliums sont écrasés à sa surface; dans le secteur 4, il est marqué par un lit de galets, par une plage de tessons de dolium et par un foyer en fosse rempli de cendres et scellé par des lits de sable.
N­2: à la base des murs, sol « dur » en « terre orange » (sol 3: ­IIe s.); dans le secteur 4, restes d’une cloison de 30 cm d’épaisseur faite de « briquettes d’argile » [adobes?].
N­3: niveau très charbonneux, dont la base est le sol 4, en terre battue; passe sous tous les murs connus; présence de plusieurs fosses remplies de charbons de bois (fosses­foyers?), et de foyers construits à surface lissée sur radiers de tessons; dans les secteurs 2 et 4, restes de « pavements » de tessons d’amphore massaliète (­IVe/­IIIe s.).
Mobilier significatif:
N­1A: tuiles, dolium, amphores « tardives », sigillée sud­gauloise, urne à points de chaux, catalane;
Puits: sigillée sud­gauloise, céramique catalane, campanienne, non tournée; branches et fuseau en bois;
N­1B: campanien A (estampilles, graffites), sigillée italique, pâte calcaire;
N­3: amphore massaliète, étrusque, mortier massaliète, tessons pseudo-ioniens, chenets, 2 fragments de foyers décorés, bracelet de verre, fusaïole.

Notice n°24: le sondage 16 (fig.8)

1971
Bibliographie: GAP, 1971c, 1­5; Marchand et al., 1971, 70­71; Prades, 1972, 5; Gallia, 31, 1973, 492.
Lotissement Filiès 9, p.c.DZ­63, à la bordure nord­est de Saint­Sauveur
(fig.2, 16).
Surface: 135 m2.
Séquence concernée: ­IVe/+IVe s.
Sondage de 15 m sur 9, orienté dans l’axe de la parcelle.
Stratigraphie et structures:
N­I: ce niveau, non subdivisé à la fouille, représente cependant plusieurs étapes de l’occupation « gallo­romaine ». A ­0,60 m, dans le coin sud­est du sondage, une fondation de mur (m3), faite d’un radier de pierres inclinées, est en connexion avec du matériel romain tardif (dont une monnaie du IVe s.: Richard, 1978, 80, n°449, folis d’Arles, type Gloria exercitus, 337­341 de n.è.). A ­0,70 m, deux grands murs perpendiculaires délimitent deux secteurs: le mur m2, est­ouest, court tout au long de la limite nord du sondage; contre lui s’appuie m1, de direction nord­sud. A l’est de m1 (sect.1), on fouille seulement un caniveau, creusé jusqu’à 1,30 m, limité par des pierres de chant et couvert de dalles, qui semble appartenir au niveau N­I. L’essentiel de la fouille se développe dans le secteur 2, où deux murs en angle droit (m4 et m5) apparaissent dans le coin n.o. du sondage à ­1 m (m5 s’engageant sous m2). L’ensemble de ces constructions est noyé par un puissant niveau de remblai à base de dépotoir (puissance moyenne 40 cm, parfois subdivisé par un mince lit de sable), d’une grande richesse en céramique, qui paraît couvrir une période assez longue (Ier­IIe s. de n.è.). On remarque particulièrement l’abondance de la céramique sigillée sud­gauloise (près de 100 vases reconstituables, dont une vingtaine décorés, et de nombreuses marques), qui appartiendrait dans l’ensemble à un faciès postérieur à 60 de n.è.
N­II: à une profondeur moyenne de 2 m, traces de sols d’argile rubéfiée, de torchis, foyer lenticulaire, foyer construit non décoré sur radier de tessons de dolium (­IIe/­Ier s.).
N­III: au centre de la fouille, à ­2,10/­2,60 m, deux murs est­ouest (m6 et m7), parallèles et distants de 1,20 m, limitent une sorte de « canal » ou fossé, barré à l’ouest par un alignement de grandes dalles passant par dessus le mur m6; près de ces dalles, au nord du mur 6, on signale un pieu en bois. L’intervalle entre les murs est rempli d’une alternance de couches d’argile grise, de terre marron et de lits de sable, accusant un pendage vers l’ouest (­IVe/­IIe s.). Ce niveau, riche en matières organiques, descend plus bas que la fondation des murs m6 et m7, ce qui pourrait indiquer l’existence du fossé antérieurement à sa canalisation par des structures bâties.
N­IV: au nord de m6, le long du fossé précédemment décrit, traces de sol et de foyers, indiquant la présence d’un habitat en bordure de la dépression (-IVe/IIIe s.).
Mobilier signalé:
N­I: sigillée sud­gauloise (décors, marques), cér. à paroi fine, commune à pâte calcaire, réductrice, vases votifs; amphore « rhodienne »; lampes; vases en verre (décor); hache en pierre polie; fibules, clochette, cuillères, éperon (?), simpulum en bronze, fil en or; clous, anneaux, outils en fer; jetons, charnières, perle, épingles, cuillère, style en os; monnaies (potin, as d’Agrippa, de Claude, de Nimes, petit bronze tardif); fragments d’enduit peint et tessères de mosaïque;
N­II: campanien, vase jaune cylindrique percé de quatre trous, amphores italiques, massaliètes (rare), bracelets en verre, coquillages (télines), faune (mâchoire de cétacé), tuile­déversoir micacée (GAP, 1973, 19); monnaies (m.b. de Marseille, potin au long cou: Richard, 1978, 53, 67);
N­III: campanien, amphores massaliètes, bracelets en verre; macro-restes (pépins de raisin, noyaux d’olives, sarments de vigne);
N­IV: céramique non tournée, italiote surpeinte (Mendoza, 1982), subgéométrique héraultaise (comparer à Arnal et al., 1974, fig.30), amphore massaliète (dont 2 marques) et étrusque.

Notice n°25: les sondages DRA.72

Sondages 1 à 30
1972
Bibliographie: notes manuscrites déposées à la DRA.; Gallia, 31, 1973, 493;
A l’est et au sud du Mas Saint-Sauveur, section cadastrale EA
(fig.2, 1-30).
Trente sondages à la pelle mécanique en vue d’examiner le sous­sol. Voici le détail des observations sur la stratigraphie des sédiments effectuées dans chacun d’eux:
DRA.72­1
0/­180: limon stérile
­180/?: couche de vase avec abondant mobilier (amphores, fragments de lampe, etc...)
DRA.72­2
0/­50: terre végétale
­50/­150: limon avec fragments de tuiles
­250: restes de mur
­300: couche de vase, avec quelques pierres, nombreux petits coquillages, tessons et os isolés
DRA.72­3
0/­70: terre brune végétale
­70/­150: sable et gravier fin jaunâtre; quelques tessons isolés
­150/­300: limon noirâtre avec coquillages et quelques pierres
DRA.72­4
0/­90: terre brune végétale
­90: tessons épars
­150: couche de galets avec tessons isolés, recouverte par un fin limon noirâtre
­180/­200: sable
DRA.72­5
0/­150: terre brune végétale
­150: tessons isolés
­180/­200: traces de sable, quelques tessons
­300/­330: vases lagunaire noire avec petits coquillages bivalves
DRA.72­6
0/­60: terre brune végétale
­60/­100: terre brun­noir avec petits coquillages
­100/­180: terre grise limoneuse
­180/­250: idem avec sable par endroit
DRA.72­7
0/­100: terre brune végétale
­100/­130: couche jaune avec gravier
­130/­300: vase grise
DRA.72­8
0/­100: terre brune végétale
­100/­130: couche jaunâtre sableuse, avec gravier jaune
­130/­230: vase grise
­230/­300: sable blanchâtre
DRA.72­9
0/­70: terre brune végétale
­70/­160: sable et gravier jaunâtre, quelques tessons roulés
­160/­300: limon argileux gris, sans traces archéologiques
DRA.72­10
0/­120: terre brune végétale
­120/­250: sable jaunâtre mêlé de limon grisâtre
DRA.72­11
0/­90: terre brune végétale
­90/­200: terre grise avec petits coquillages
­200/­250: terre grise plus claire
­250/­300: terre blanchâtre
DRA.72­12
0/­90: terre brune végétale
­90/­190: couche brun­jaunâtre sableuse
­250/­300: vase lagunaire avec petits coquillages
DRA.72­13
0/­50: terre brune végétale
­50/­70: terre noirâtre avec petits coquillages
­70/­200: terre grise sableuse
­220: vase lagunaire grise très fine
DRA.72­14
0/­80: terre végétale
­80/­90: couche brune sombre
­90/­180: terre brune
­180/­250: vase lagunaire grisâtre avec à sa partie supérieure quelques tessons isolés, notamment de céramique campanienne
­250/­300: sable grisâtre
DRA.72­15
0/­70: terre brune végétale
­70/­80: couche brun­sombre avec quelques tessons
­80/­160: sable grisâtre contenant de nombreux coquillages
­160: gros blocs de pierre (env.80 cm de long), mais pas de mobilier archéologique
­180/­300: argile grise stérile
DRA.72­16
0/­70: terre végétale
­70/­130: terre noirâtre avec petits coquillages
­130/­150: argile grise
­150/­290: vase lagunaire de plus en plus sombre
DRA.72­17
0/­70: terre végétale
­70/­160: sable jaunâtre
­160/­250: argile grise
DRA.72­18
0/­70: terre végétale
­80/­90: couche de sable jaunâtre
­90/­230: argile grise stérile
DRA.72­19
0/­80: terre végétale
­80/­120: limon jaune
­120/­140: couche grise avec à la base quelques tessons isolés
­140/­230: vase lagunaire gris sombre à noire
DRA.72­20
0/­80: terre végétale
­80/­130: limon jaune
­130/­150: terre gris sombre
­150/­280: vase lagunaire gris clair stérile
DRA.72­21 et 72­22: idem
DRA.72­23
0/­90: terre végétale
­90/­160: terre grisâtre avec quelques tessons isolés
­160/­270: argile grise plus fine, stérile
DRA.72­24: idem
DRA.72­25
0/­90: terre végétale
­90/­160: terre jaune
­160/­220: terre grisâtre
­220/­250: lit de pierres et de galets
­250/­280: vase lagunaire grise avec coquillages
DRA.72­26
0/­90: terre végétale
­90/­160: terre jaune avec graviers et quelques tessons campaniens
­170/­300: vase lagunaire grise stérile
DRA.72­27
0/­100: terre végétale
­100/­140: couche jaune argileuse
­140/­200: argile grise à petits coquillages
­200/­250: argile plus sombre
DRA.72­28
0/­150: terre brune végétale
­150/­180: terre brun­jaune, argileuse
­180/­250: vase lagunaire grise stérile
DRA.72­29
0/­110: terre végétale
­110/­180: couche argileuse jaunâtre devenant de plus en plus grise vers la base
­180/­240: argile grise stérile
DRA.72­30
0/­110: terre végétale
­110/­140: couche argileuse avec sable
­140/­250: sable jaunâtre
­250/­300: vase lagunaire grise stérile.

Plusieurs enseignements peuvent être tirés de ces sondages. Le principal est sans doute la confirmation que l’occupation urbaine ne s’étend guère vers l’est au­delà du tell de Saint-Sauveur: seules les tranchées les plus proches ont livré des niveaux archéologiques denses: 72­1, au sud­est, dans la zone portuaire, entre les sondages S6 et S8 (abondance de tessons); et 72­2, à 200 m au sud (tuiles, éléments de mur). Plusieurs sondages menés à l’est et au sud­est du tell livrent néanmoins des tessons antiques dispersés et parfois roulés jusqu’au contact de la vase lagunaire (du nord au sud: 72­26, 24, 23, 9, 3, 4, 5, 14, 15 et 19); ces traces délimitent une large frange péri­urbaine de contact entre le gisement archéologique et une zone « stérile ». Non moins intéressantes sont les observations pédologiques: si presque partout la vase lagunaire à petits coquillages constitue le substrat le plus profond, les couches intermédiaires varient cependant sensiblement selon les endroits. Ainsi plusieurs secteurs différenciés apparaissent-ils: au nord et au sud domine l’argile jaune (nord: 72­26, 27, 28, 29, 30; sud: 19, 20, 21, 22); au centre, par contre, ce sont les galets et le sable: des couches de galets plus ou moins épaisses sont repérées sur une large bande nord-ouest/sud­est (72­25, 9, 3, 4, 7, 8); du sable s’étend dans la même zone et plus au sud (72­9, 10, 12, 3, 4, 5, 8, 17, 18).

Notice n°26: le sondage 17 (fig.9)

1972
Bibliographie: GAP, 1972, 1­17; GAP, 1973, 1­29; Gallia, 31, 1973, 492;
Lotissement Filiès 9, p.c.DZ­65, à la bordure nord­est de Saint­Sauveur
(fig.2, 17).
Surface: 65 m2.
Séquence concernée: ­VIe/+Ier s.
Fouille allongée de 15 m de long sur 1,5 à 4 m de large de direction sud-ouest/nord­est, agrandi au nord sur 9 m de largeur; poussé à la base des murs (2 m de profondeur en moyenne); sondage « en puits » dans le secteur 3.
Structures: plusieurs murs délimitent différents secteurs: dans la partie sud, le mur m1 est mis au jour dans une longue tranchée; large de 60 cm pour 1 m de haut, il est interrompu au sud par une étroite porte et se poursuit au­delà des limites du chantier (m1a); m1 a subi plusieurs réfections, il est enduit tardivement sur les deux faces de « crépi blanchâtre »; au sud, contre m1a, un retour vers l’ouest est repéré en profondeur (m8); au nord, m1 est barré par un large mur perpendiculaire formé des tronçons m2 et m3, le premier constitué de deux murs accolés (m2, m1 et m8 délimitent le secteur 1, m3 et m1 le secteur 2). Le mur m1 se prolonge au nord de m2­3, où il possède un retour vers l’est (m4); contre m1 s’appuie à l’ouest m4’, parallèle à m2; entre m4’ et m2 est placé un seuil monolithe à crapaudines (1,30x0,55m) en pierre froide, appartenant au niveau N­1A (m2­3 et m4­4’ délimitent les secteur 3a et 3b; entre m4 et m5: secteur 3c). A 1,5 m au nord de m4, un mur est­ouest (m5) formé de deux tronçons (5a et 5b) est connu sur 9 m de long; il est arasé sous le niveau N­1B; s’y appuie en son centre le mur m6b vers le nord; un autre mur plus tardif, parallèle à m6b, est dénommé m6a (à l’est de m6b­6a se tient le secteur 5; à l’ouest le secteur 4); une extension de la fouille vers le nord révèle un retour de m6b vers l’est (m7), percé d’une étroite porte, et, fermant le secteur 5 à l’est, un autre mur nord­sud parallèle à m6b (m9); au nord de m7, on crée un secteur 6: dans ce secteur, découverte d’un squelette de femme ou d’adolescent, probablement enterré dans un cercueil avec clous et plaquette de plomb enclouée [post-antique?].
Stratigraphie: sous 1 à 2 m de terre arable et de limon « stérile »:
N­1A: niveau d’occupation le plus récent en connexion avec les murs m1 à m4 et m8, caractérisé dans les secteurs 1 et 2 par un mortier de chaux blanche; dans les secteur 3 et 4, par un lit de tessons d’amphores; dans le secteur 5, par un pavement de pierres plates et de tuiles, parmi lesquelles on découvre une acrotère sculptée en pierre tendre (Gallia, 31, 1973, 492, fig.15); ces sols livrent de nombreux fragments d’enduit peint; ils comportent plusieurs fosses-dépotoirs, livrant un important lot de céramiques.
N­1B: séparé de N­IA par une couche de sable jaune foncé; quelques dalles sur le sol de base, qui est en général en terre battue avec foyers lenticulaires; dolium enterré dans le secteur 5, arasé au niveau du sol, contenant une urne non tournée.
N­2: fouillé surtout dans les secteurs 4, 5 et 6; en connexion avec la partie supérieure des murs m5 à m9; sol d’argile battue, très dur, peut­être rubéfié; on note de nombreux fragments d’adobe et des enduits d’argile; dans le secteur 6, « dépôt » de coquillages (palourdes surtout, mais aussi huîtres, coques, moules, télines); dans le secteur 3c, sorte de bassin rubéfié (structure de combustion?) en argile mêlée de recoupe de calcaire.
N­3: à partir de ­2,50 m, divisé dans certains secteurs en 3A et 3B; connexion avec m5, m6b, m7; pavements d’amphore massaliète, foyer construit avec radier en fosse (secteur 5).
N­4: sol repéré dans les secteur 3 et 5, pavé de blocs et d’éclats de basalte.
N­5: secteur 3 et 5, ­2,75 m; argile grise surmontant un niveau charbonneux avec foyers; semble passer sous les murs.
N­6: juste entrevu.
N­7 à 9: dans le secteur 3, à plus de 4 m, « fossé » de direction nord­sud, rempli de galets; sur le bord, sol de terre battue attribué à « Lattes 9 ».
Mobilier significatif:
N­1A: sigillée italique et sud­gauloise (décors, marques), amphore italique (marque MCN), monnaies (Richard, 1978, 53, 56);
N­1B: céramique campanienne (graffite), non tournée (urne, couvercle), dolium, meule rotative en basalte;
N­2: vernis noirs (atelier 24B­25B avec graffite, petites estampilles, campanien A ancien, lampes), céramique non tournée, sombrero de copa, amphore ibéro­punique (graffite) et italique, dolium, fragment de sole de four percée (?), bracelets en verre;
N­3: « précampanien », nochoé de type massaliète en pâte calcaire (lèvre horizontale, anse surmontant le bord), mortier massaliète, marque (feuille de lierre) sur amphore massaliète, fusaïole, peson de filet taillé dans fr.d’amphore, perle en verre, monnaie en bronze (PB au taureau [hors contexte?]);
N­4: amphore massaliète (autre marque à feuille de lierre), céramique non tournée: fusaïole (Marti, 1973, 11);
N­5: attique (figures rouges, anse de cratère), pseudo­ionien (pied de coupe), amphore massaliète, fibule en fer, clou en bronze, perle en os;
N­6: pseudo­ionien, grise monochrome; amphore étrusque et grecque (?);
N­7 à 9: amphore massaliète, étrusque, balle de fronde en plomb.

Notice n°27: le sondage 18

1972
Bibliographie: cf. GAP, 1973, 27.
Lotissement Filiès 9, p.c.DZ­64, à la bordure nord­est de Saint­Sauveur
(fig.2, 18).
Ramassage dans les tranchées de fondation d’une maison.
Mobilier gallo­romain, monnaies (Richard, 1978, 56).

Notice n°28: « tranchée­sondage 1974 »

1974
Bibliographie: GAP, 1974, 1;
Au sud­est de Saint­Sauveur, le long de la limite nord­est de p.c.DZ-96.
Tranchée de sondage préliminaire, avant l’ouverture de S19, sur 60 m de long.
Permet de constater la présence continue de structures bâties et de niveaux archéologiques attribués aux phases I­A et I­B (­Ier/+IIe s.).

Notice n°29: le sondage 19 (fig.10)

1974
Bibliographie: GAP, 1974, 1­34; Gallia, 33, 1975, 505;
Au sud­ouest de Saint­Sauveur, à l’angle nord­ouest de p.c.DZ-96, à proximité de la « mosaïque » découverte en 1968
(fig.2, 19).
Surface: 125 m2.
Séquence concernée: ­IIIe/+IIe s.
Vaste sondage de 18 m de long dans le sens est­ouest, sur 6 à 9 m de large, mené dans certains secteurs jusqu’au substrat naturel. L’orientation est dictée par la direction des murs.
Stratigraphie et structures: sous 80 cm de remanié:
N­IA: à la base du charruage, restes en partie écrêté d’un niveau d’architecture comprenant d’est en ouest: Secteur 1a­1c: une vaste aire (cour?) limitée par les murs 1N, 1J, 1K, dont le sol est parfois pavé de fragments de dolium; au coin nord­est, un dolium (dol.2) réparé avec des brides de plomb (graffite « ANDRAEMON » gravé après cuisson), dont le fond est découpé, sert de margelle à un puits sans doute antérieur; un autre dolium (dol.3) est au sud­ouest dans l’angle des murs 1J et 1K; sur le sol, tuiles, fragments d’enduit peint, mortier; dans le secteur 1c, petite fosse remplie de tessons d’amphores. Secteur 1b: contigu à l’est des précédents, limité par les murs 1M, 1A, 1J; séparé du secteur 1a par une autre fosse remplie de débris d’amphores (gauloises essentiellement), plus allongée, qui s’engage sous le mur 1K. Secteur 2: au nord­est du sect.1a, vaste zone arasée où l’on retrouve surtout les structures enterrées: un dolium écrêté par la charrue (dol.1), et un long caniveau évacuant le bassin des secteurs 3­4 (infra): fond constitué de tuiles plates maçonnées au mortier, parois bâties avec 6 rangs de tuiles superposées. Secteurs 3­4: occupés principalement par un bassin rectangulaire entouré par les murs 1B, 1M et 1A, bétonné au mortier de tuileau sur radier de pierres, parois enduites de mortier orangé; à l’ouest, contre le mur 1M, un petit bassin plus profond, allongé (dans lequel donne une conduite couverte de tuiles rondes) est bâti sur radier de briquettes cuites posées de chant en arètes de poisson (fig.11); il s’évacue au nord vers le caniveau du secteur 2 à travers un col d’amphore (interprété comme bassin de décantation). Secteur 5: pièce limitée par deux murs perpendiculaires faits de tuiles plates maçonnées au mortier et disposées soit horizontalement (1C), soit de chant (1H); dans l’angle de ce bâti, grande construction ovale (2,60x3,30 m hors tout) composée d’un radier d’éclats de pierre, d’une assise de base en pierres froides et d’une élévation de blocs de grès retrouvés rubéfiés; cette structure était remplie et entourée de cendres, charbons et terre rougie [très probablement la base d’un four artisanal]. Secteur 6: pièce carrée limitée au nord et au sud par deux murs de pierre (1F et 1I), à l’est et à l’ouest par deux murs de tuiles maçonnées (1H et 1G); le sol devait être pavé de briquettes, les murs étaient couverts d’enduit peint (panneaux noirs et rouge). Secteur 7: pièce délimitée par les murs 1G et 1L, tous deux faits de tuiles et munis d’enduit peint multicolore. Secteur 8: pièce au sol bétonné située à la limite nord­est de la fouille, probablement celle d’où provient la mosaïque déposée en 1968 (cf. notice 16).
N­IB: le niveau IB est souvent séparé de IA par une couche intermédiaire (N­IA/IB) d’une quarantaine de cm de limon fin, interprétée comme le possible témoin d’une inondation [?]. Les murs appartenant à cette période sont pour partie ceux du niveau N­II encore en élévation; d’ouest en est, on rencontre les traces suivantes: secteur 1d: à la frange ouest de la fouille, limité à l’est par le mur 2A: sol de rue constitué de galets. Secteurs 1a­1c: sol de cailloutis ou de terre battue sur limon jaune, avec traces de foyer. Secteurs 1b, 3 et 4: deux niveaux superposés de galets (IB et IB’) séparés par une mince couche de limon, en connexion avec les murs du niveau N­II (2E, 2D) [probables recharges de rue] (fig.12). Secteur 2: deux nouvelles fosses remplies de tessons d’amphore appartiendraient ici au niveau N­IB. Secteur 6: sol de galets plus mince. Secteur 8: mur en profondeur; possible trou de poteau calé par des tuiles plantées.
N­IC: très partiellement conservé, principalement dans le secteur 1a, où il présente des aménagements divers: lentilles de charbon et de sable, plages de fragments de dolium, plaques d’argile crue, pavements de pierres plates.
N­II: secteur 1d: sous les niveau de galets des rues récentes, deux niveaux anciens de rue faits d’un pavement hermétique de grosses pierres. Secteur 1a: grande salle rectangulaire (6x4m intra muros) dessinée par les murs 2A, 2B, 2C et 2D, avec porte dans l’angle sud­est; à ­2 m, sol de galets enrobés d’argile rouge; légèrement au dessus des galets, foyer construit sur un radier de tessons, décoré (par impression?) de rectangles rainurés irrégulièrement répartis. Secteur 1c: dans l’angle des murs 2A’ et 2D, niveau cendreux avec fosse. Secteur 2: sol de terre battue avec tessons. Secteur 5 et 6: entre les murs 2L et 2G, sol de terre battue, bien conservé. Secteur 9: reste de caniveau (?) limité par des pierres plantées.
N­III: peu fouillé, tout juste repéré dans les secteurs 1a (couches d’argile sous lesquelles apparaissent des traces charbonneuse s’engageant sous le mur 2A) et 1c (traces de sol sous 30 cm de limon). Le substrat est partout constitué de sable très fin et pur.
Mobilier significatif:
N­IA: sigillée sud­gauloise (marques), amphores fuselées (marque), gauloises (marque), de Bétique, coquillages (notamment coquilles St.Jacques), lampes à volutes, fusaïoles, amulettes en bronze (phallique, delphiniforme), clous, pitons, clé en fer, vases en verre, monnaies de Tibère (Richard, 1978, 71), de Claude (ibid., 73), massaliètes (ibid., 53, 56), arécomique (ibid., 58);
N­IB: campanienne A tardive (graffites), campanien C et dérivés, côte catalane, amphore italique, dolium, fusaïole, bracelet en verre, coquillages (moules notamment), anneau en bronze, fibule en bronze type Aucissa (Feugère, 1985, type 22b2, n°1627), monnaies massaliètes (Richard, 1978, 56), des Sénons (ibid, 68), des volques (ibid., 58), potin (ibid, 67); brique cuite décorée de rectangles et de chevrons;
N­IC: campanienne, amphore italique (Dr.1A), ampoule massaliète, mortiers, céramique non tournée, fragments de chenets, fusaïole;
N­II: amphore massaliète tardive, mortier, campanien A ancien et classique (rosettes et palmettes, graffite, lampe), céramique non tournée, chenets, fusaïoles et peson de filet en terre cuite, polissoir en pierre, anneau en bronze, pied de fibule de type Tène I en bronze à disque percé de trous pour ornements de corail, bracelets en verre, coquillages;
N­III: amphore massaliète, céramique non tournée.

Notice n°30: tranchée route du Mas de Prévost, 1974

Bibliographie: GAP, 1974, 24; GAP, 1975, 8.
Le long du chemin de la cité Saint-Jacques (ancienne route du Mas de Prévost, dite aussi chemin deu Muscadel).
Tranchée de tout­à­l’égout, ouverte au cours de l’été 1974 par l’entreprise SOCEA au milieu du chemin.
Traces d’un « canal » antique ou du cours du Lez Viel, repérées sur 300 m de long. A ­2m environ, couche archéologique riche en mobilier remontant au moins au ­Ier s., dont la structure évoque l’aménagement du fond d’un cours d’eau.

 

Notice n°31: le sondage 20

1975
Bibliographie: Gallia, 36, 1978, 441.
Immédiatement à l’ouest du sondage S19, p.c.DZ-96
(fig.2, 20).
Pas de rapport.
Monnaies: Richard, 1978, 56, 58, 67.

Notice n°32: le sondage 21

1975
Bibliographie: GAP, 1975, 1­7; Gallia, 36, 1978, 441;
A 20 m au sud­est du sondage 19, p.c.DZ-96
(fig.2, 21).
Surface: 88 m2.
Séquence concernée: ­IIIe/+IIe s.
Sondage de 11 m sur 8, orienté nord-ouest­sud­est, le long de la limite entre les parcelles 859 et 860.
Stratigraphie et structures: Sous 60 cm de terre labourée:
N­IA: divers murs délimitent des secteurs différenciés: un mur est­ouest (E) sépare la fouille en deux; au sud, deux pièces quadrangulaires (secteurs ½ et 3) sont séparées par le mur C, épierré en profondeur (un mur D, parallèle à lui à l’ouest, pourrait être postérieur); la pièce du secteur ½ est par ailleurs fermée côté est par le mur A, fait de tuiles et de pierres; la pièce 1­2 était coupée en biais par un caniveau s’écoulant vers le sud­est (B), dont le fond est constitué de tuiles plates, les parois construites en pierres liées au mortier, et le sommet couvert de dalles de pierre (fig.13, à gauche). Contre ce caniveau, on repère en profondeur un curieux aménagement fait d’un demi cercle de fragments de tuiles appuyé à sa paroi extérieure (?); les murs des deux salles étaient enduits; les sols correspondants semblent largement écrêtés par la charrue. Au nord du mur E, on fouille une zone quadrangulaire (secteur 4) limitée à l’est par le mur F, et comblée par un niveau de destruction où abondent les tuiles (fig.13, à droite); sous l’éboulis se trouvent les restes d’un sol aménagé avec des galets; à l’est de ce massif, un sol de galets supporte un alignement de pierres (fondations de poteaux?) et une base de colonne prolongeant vers le nord l’axe du mur A: le tout évoque un portique, qui pourrait posséder un retour au nord, marqué également par un pavement de galets et une autre base de colonne.
N­IB: étudiée surtout dans le secteur 1, cette couche, faite de limon jaunâtre, est recoupée par la tranchée de fondation des murs récents et du caniveau; on note des apports de galets mêlés d’argile rouge; à la base, traces de sol en terre battue avec tessons horizontaux et fosse-dépotoir livrant notamment plusieurs lampes; dans le secteur 4, plusieurs murs en mauvais état de conservation (murs G, H, I) pourraient appartenir à ce niveau.
N­II­III: au dessous du sol de base de N­IB, la stratigraphie est plus confuse et ne révèle aucun niveau d’occupation caractérisé, mais des couches de remplissage diverses (limon gris, lentilles de sable) qui sont interprétées comme un comblement progressif d’un secteur non habité; à ­2,80 m, couche de vase avec débris végétaux, fragments de piquets de bois, évoquant une « zone marécageuse ». Aucun document ne semble antérieur au ­IIIe s.
Mobilier signalé:
N­IA: céramique africaine de cuisine, dolium avec agrafe de plomb, bassin en basalte, as romain (Richard, 1978, 70), de Nimes (ibid, 61);
N­IB: sigillée arétine (marques), olpés en pâte calcaire, lampes à volutes, monnaies de Marseille, Nimes, à la croix et autres (ibid, 53, 56, 58, 63);
N­II­III: campanienne A de bonne époque (palmettes, rosettes), amphore massaliète, céramique non tournée, chenets, fragment d’autel foyer décoré de triscèles, faune (notamment une patte de cheval).

 

Notice n°33: le sondage 22

1975
Bibliographie: GAP, 1975, 8­15; Gallia, 36, 1978, 441;
Au sud de Saint­Sauveur; à une dizaine de m au sud­est du sondage S21; à l’extrémité nord­est de p.c.DZ-96
(fig.2, 22).
Surface: 120 m2.
Séquence concernée: essentiellement de la fin du ­Ier s au +IIe s.
Sondage allongé, de 20 m de long sur 6 m de large, disposé dans le sens sud­est/nord­ouest.
Stratigraphie et structures:
N­1: terre labourée et couche de limon jaune, plus épaisse au sud qu’au nord; à sa base apparaissent deux murs parallèles, l’un à la bordure nord­est du sondage (mur « nord »), l’autre à la bordure sud­est (mur « sud »). Ces deux murs ont une hauteur et une structure différentes: le mur nord est le plus puissant; sa crête, située à ­1 m, est formée de blocs épais de 20 à 35 cm, légèrement débordants; il est ensuite vertical et appareillé avec soin sur 1,20 m, puis repose sur un blocage de gros blocs entassés, présentant un fruit important, et faisant saillie à la base de près d’un m. Ce mur est doublé à l’intérieur, c’est­à­dire vers le nord, d’un autre parement à 1 m environ; l’interstice est comblé de grosses dalles. Le mur sud est plus léger: sa crête est à ­1,60 m; les deux à trois assises conservées reposent sur une fondation légèrement débordante. L’espace entre les deux murs, dans lequel se situent les couches inférieures, est de l’ordre de 15 m au sommet des structures conservées.
N­2: entre les deux murs, couche grise (épaisseur 25 cm), avec fragments de tuiles.
N­3: niveau de terre assez claire, fine (épaisseur 30 cm), avec tessons épars et bloc quadrangulaire en calcaire fin.
N­4: divisée en trois horizons « chronologiques » (4a, 4b, 4c), mais présentant une unité de structure; puissant remplissage (épaisseur 1,90 m) de terre gris­noir, comportant des lits de sable à sa base et surtout contre le mur sud; interprété comme le comblement en partie anthropique (grande quantité de tessons indiquant une fonction de dépotoir; matériaux de construction pris dans la vase) d’un « canal » dont le courant d’eau aurait eu une orientation d’ouest en est.
Mobilier signalé:
N­3: sigillée claire;
N­4a: sigillée claire, africaine de cuisine, charnières, épingles et aiguilles en os;
N­4b: sigillée sud­gauloise (marques, médaillons d’applique), paroi fine, commune, amphore gauloise (marques, graffite), de Bétique (marque), lampes à volutes, jetons, charnières et épingles en os, fragment de tissu enveloppant une pierre;
N­4c: sigillée italique (marques), campanien A tardif et dérivés, amphores italiques, lampes type Dressel 4, lampe campanienne;
N­4 sans distinction: monnaies (Richard, 1978, 61); instrument, clou, hameçon, bouton, pied de situle en bronze; 40 poids de filet de pêche en plomb; perle et vases en verre; fusaïole et boîtes cylindriques en bois; « bourse » en cuir avec points de couture; intrusion: tesson attique.

 

Notice n°34: le sondage 23

A une cinquantaine de mètres au N.­E du sondage S15; lotissemnt Filiès 9, p.c.DZ­27 (fig.2, 23).
Pas de rapport.
Notice n°35: le sondage 24

1976
Bibliographie: GAP, 1976, 2-3;
A une vingtaine de m au nord du sondage S10; lotissement Filiès 5, 14 rue des Tilleuls, p.c.DT­9
(fig.2, 24).
Non loin du sondage 10, des travaux ont révélé sur 10 m de long, un long mur étroit profondément fondé (11 assises de pierre froide), descendant jusqu’à 4 m, et reposant sur une couche de gros blocs formant semelle. Ce mur rectiligne (fig. 14), en appareil régulier, a été interprété comme la bordure d’un canal prolongeant celui repéré dans le sondage 10 voisin. Le remplissage côté ouest était formé de limon brun sur 1 m, puis de couches d’argile sombre et plastique, enfin de vase gris clair. Le mobilier recueilli indique un horizon du début de notre ère.
En creusant un puits immédiatement à l’est du mur (puits Llorca), on a rencontré, jusqu’à 3,50 m de profondeur, un puissant blocage de pierres, reposant sur une couche d’argile grise avec mobilier des IIe-Ier s. avant notre ère.
Mobilier signalé:
-sondage 24:
sigillée sud-gauloise, amphores, doigts en bronze; lampe à vernis rouge (Espérou, 1978, 71).
-puits Llorca: à la base, campanien, amphores italiques, charbons de bois, faune (os, moules), macro-restes (graines), morceaux de bois.

Notice n°36: le sondage 25 (fig.15)

1977
Bibliographie: GAP, 1977, 1­17; BTFAH, 1977­3, 3-4; Mendoza, 1978; Gallia, 37, 1979, 529;
Immédiatement au nord­est du terrain de football, lotissement Filiès 5, p.c.DT­2
(fig.2, 25).
Surface: environ 75 m2.
Séquence concernée: du ­VIe s. au +Ier/+IIe s., avec peut­être traces plus anciennes.
Dans ce sondage, deux zones différentes doivent être distinguées: d’une part une zone d’habitat, principalement explorée dans la partie nord­ouest de la fouille (secteurs 3 et 4), dans laquelle on observe une stratification de sols préromains; d’autre part une zone aménagée plus tardivement (époque romaine), qui voit la construction de murs profondément fondés après excavation des niveaux antérieurs (secteurs 1 et 2), interprétés comme les bordures d’un « canal ».
Stratigraphie et structures de la zone d’habitat (secteurs 3, 4A, 4B):
N­1: jusqu’à ­0,60 m, terre arable, puis traces de pierres et de tuiles;
N­2: jusqu’à ­1m, terre jaune argileuse; à l’ouest, plusieurs sols marqués par des fragments de céramique à plat et des foyers construits sur radier de tessons;
N­3: jusqu’à ­1,50 ou ­2,60 selon les endroits (secteurs 3 et 4A): plusieurs « pavements de tessons », traces charbonneuses, poches de sable prises dans une matrice de terre grise, avec mobilier s’échelonnant du ­VIe au ­IIIe s.
N­4: au nord (secteur 4B), vers ­1,75 m, fine couche de sable recouvrant un sol de terre battue avec lit de petites pierres et tessons de la fin VIe­début Ve s.;
N­5: sous le sol précédent, deux pavements contemporains faits de grosses pierres (F et H), bien plans, fondés sur une couche de sable blanc, avec nombreux fragments de vases de la fin du VIe s.; le mur G et peut­être un retour, construits en moyen appareil fruste, conservés sur 1 à 3 assises, séparent les deux pavements, qui sont de profondeur inégale (Fiches, 1979, 37); sur l’un des pavements (H), mais séparé de lui par une mince couche de sable et de gravier, squelette humain en connexion anatomique (ne semble pas correspondre à une sépulture: mort accidentelle? « noyé » lors d’une inondation? cf. BTFAH, 1977­3, 4).
Stratigraphie et structures de la zone du « canal » (secteurs 1 et 2): sous 0,60 m de terre arable (N­1), une couche de limon jaune (N­2) recouvre différentes structures bâties: dans la partie nord, un blocage de pierres entouré de part et d’autre d’un parement de gros blocs (largeur régulière: 2 m), de direction nord­est/sud­ouest (structure E), est interprété comme les restes d’une voie dallée [mais ne serait­ce pas plutôt la base d’une muraille peu fondée?]. Cette construction, est imbriquée au nord avec un grand mur (A) de direction nord­sud, fait de plusieurs parties: en bas, appareil irrégulier; au­dessus, grand appareil pseudo­isodome, incluant au sommet des hastes en calcaire coquillier. A ce mur s’appuie à l’ouest les murs B et C: entre ces deux murs, séparés par un espace de 3,10 m, le mur A est percé à sa base d’une large ouverture rectangulaire, couronnée par un puissant linteau de pierre froide soigneusement taillé, qui repose sur deux piédroits en biais, débordants de chaque côté du mur et faits de gros blocs de calcaire superposés (présence d’un trou de louve) (fig.16); cette ouverture a été postérieurement munie d’une grande dalle horizontale sur laquelle repose au sud un blocage obstruant en partie le conduit. Les murs B et C, plus profondément arasés, sont parallèles et partent de A vers le sud­ouest; ils sont construits dans une tranchée de fondation qui coupe net les niveaux anciens situés au nord­ouest; ils décrivent tout deux un angle obtus à 3 m de A; à cet endroit, ils sont reliés à leur base par un muret peu élevé (D). Au sud de ce muret, le mur C est muni, comme A, d’une ouverture rectangulaire, moins grande et située plus haut dans le mur, limitée latéralement par deux blocs de calcaire coquillier de chant, et recouverte de même par un linteau monolithique. L’ensemble de ces constructions paraît contemporain: la technique de construction de A, B et C, dont la moitié supérieure est maçonnée au mortier de chaux, indique sans doute une chronologie assez tardive, d’autant que la construction du mur C pourrait avoir coupé la structure E, elle­même datée postérieurement au milieu du ­Ier s par un denier romain. Le remplissage entre les murs A, C et B (secteur 1) est fait d’abord de limon (poursuite de N­2 en profondeur, jusqu’à ­2 m); ensuite d’éboulis et de comblements hétérogènes (N­3, jusqu’à ­2,75 m)) pris dans une argile gris clair (mobilier essentiellement du +Ier s.); à la base (N­4: ­2,80), couche sombre horizontale, probablement résiduelle (mobilier des ­Ve/­VIe s.), dans laquelle est conservé un gros morceau de bois (poutre?); enfin, du sable clair. Au nord du mur A, au­delà de l’ouverture qui le perce (secteur 2), la base de N­3 est marquée par un lit de gravier qui remonte rapidement, indiquant la présence d’un fort talus. L’ensemble de ces structures est interprété comme le « départ d’un canal » qui se poursuivrait au sud, et se serait surimposé au tracé d’un « ruisseau » ancien, sur les berges duquel se serait installé l’habitat archaïque, peut­être après une première fréquentation des lieux dont rendraient compte quelques silex et fragments de céramique d’allure préhistorique (Age du Bronze?).
Mobilier signalé: Zone d’habitat (secteurs 3 et 4):
N­2: céramique campanienne (dont une réparation avec bride de plomb), catalane, non tournée, fusaïole, bracelets en verre, épingle en bronze, os travaillés (manches d’outils?);
N­3: petites estampilles, attique à figure rouges, à figures noires(vers 480-440: cf. Mendoza-Prades, 1982, 9), pseudo-ionien, gris monochrome, amphore massaliète, étrusque, chenets;
N­4: pseudo­ionien (notamment des coupes de type B2), amphore étrusque et massaliète;
N­5: amphore et céramique fine étrusque (bucchero? Cf. Marchand-Mendoza, 1980, pl. 5, 10), punique, massaliète (rare); longue tige en fer.
Zone du « canal »:
Structure E: amphore italique, monnaie romaine (denier de ­48);
N­3: sigillée italique et sud­gauloise, lampes à volutes, amphores gauloises et autres, vases en verre, hameçon en bronze, plaque de plomb inscrite, monnaies romaines (as de Nimes, aureus de Claude: Richard, 1980), tuiles, fragments d’enduit peint et de mortier de chaux, pesons de filet de pêche en pierre et en plomb, élément sculpté (volutes);
N­4: attique à figures noires, gris monochrome, pseudo­ionien, amphore massaliète et étrusque (Mendoza, 1978).

Notices n° 37 à 65: le sondage 26 (fig.17)

1978­1986
Bibliographie: Gallia, 37, 1979, 529; 39, 1981, 508; 41, 1983, 520-521; 43, 1985, 406; Prades, 1978, 14;
Situation: au nord­est du terrain de football, à l’extrémité sud de la rue des Roses, parcelle municipale sans n° cadastral
(fig.2, 26).
Surface: environ 750 m2
Séquence concernée: Néolithique, Bronze final, Ier Age du Fer,­VIe/+IVe s.
Le sondage 26 est la plus étendue des fouilles du GAP. Implanté sur un terrain municipal primitivement voué à la construction d’un marché, le chantier est destiné aujourd’hui à rester visible et aménagé en vue de la visite. Les travaux s’y sont poursuivis avec une intensité variable durant huit ans, et continuent encore de manière ponctuelle. On trouvera ci­dessous un bilan des acquis en 1986 par secteur de fouille (notices 37 à 65).
Les ruines s’organisent autour de plusieurs rues, passages et espaces découverts, qui entourent un quartier central, seul à peu près intégralement dégagé. A l’ouest, se trouve un croisement de rues où est aménagé un enclos (secteur 6), bordé par le secteur 4 (rue II) et le secteur 1 (rue I); la rue II se prolonge vers le nord­est jusqu’aux secteurs 19 et 20. Au sud­ouest, une autre rue, munie d’un caniveau central (rue I), correspond au secteur 1. A l’est se tient un vaste espace triangulaire (secteurs 10, 11, 14 et 18), limité par de longs murs et donnant peut­être sur la rue I par un passage (secteur 16): entre cet espace et les rues I et II, on trouve un quartier qui regroupe plusieurs habitations correspondant aux secteurs 2, 3, 5, 8, 9, 12, 13, 15. En vis­à­vis par rapport à ce quartier, au sud de la rue 1, sont les maisons formant les secteurs 7A, B et C. Enfin, plusieurs habitations sont situées au­delà du mur limitant l’espace central vers l’est: secteurs 17, 21 et 22.
Notice n°37: sondage 26, secteur 1a, b, c; rue I (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1978, 2­16 et 23­25; 1979, 11­15 et 17­28; 1980, 10­14.
Situation:
rue située le long de la limite sud­ouest de la parcelle, attestée d’un bout à l’autre du chantier, sur plus de 30 m de long.
Stratigraphie et structures:
o
De chaque côté du collecteur central (secteurs 1b et 1c):
N­1Aa’: couche de destruction [qui serait due à une inondation, mais on remarque aussi des traces d’épierrement des murs latéraux indiquant une action anthropique] surmontant un sol de graviers damés ou bien pavé de pierraille ou de dalles (notamment au sud­est). Dans ce sol de rue, on relève la présence de petites fosses­foyers, contenant de nombreux charbons et scories de fer, qui attestent une activité métallurgique extra­muros. Dans le secteur 1a/nord, au nord­ouest de la rue I, après le carrefour avec la rue II, le sol de la rue est jonché de tuiles, certaines en connexion, qui font penser à l’existence d’une toiture effondrée, peut­être sous l’effet d’un incendie (présence d’éléments de poutre carbonisés, de torchis brûlé: portique en matériaux légers?).
N­1Ab’: terre noire, sableuse (« limon vaseux »), reposant localement sur un sol de galets damés ou de sable tassé, portant des traces d’ornières; en 1a/nord, dépôt de faune (ossements de buf) et de coquillages (palourdes, tellines, coques); en 1b, au sud­est, couche de brisures de scories étalée sous le sol de la voie.
N­1B: sable surmontant un pavement de grosses pierres, reste de sol entourant un simple fossé central.
oCollecteur central: d’abord constitué par un fossé (N­1B), il est ensuite limité par deux murs puissants distants en moyenne de 0,75 m, reconstruits et réparés à de nombreuses reprises. Ce drain central, connu sur 22,5 m, s’approfondit vers le sud­est (la profondeur allant de 0,60 à 1,20 m), zone où l’on relève des restes de dalles de couverture [plutôt que « ponceaux » monolithiques] (fig. 18); remplissage des +Ier et +IIe s. formé d’une couche d’éboulis surmontant un colmatage d’argile. Plusieurs « égouts » [canalisations de drainage] convergent vers le collecteur central (neuf au moins repérés: E1 à E9). Il sont faits de murets couverts de dalles (E1, E4, E6, E7) avec fond de tuiles (E2, E5), de pierre blanche type Castries (E3, E4), de gravier (E7) ou de tessons de dolium (E9).
oPuits­sondage: effectué à l’extrémité ouest de la rue I, dans le secteur 1a/nord, pour évacuer les infiltrations d’eau, ce puits­sondage révèle une succession de niveaux de rue sur 1,80 m d’épaisseur, avec alternance de niveaux de gravier, de sable et de limon, remontant au moins au IIe s. av.n.è.; au­dessous, couche grise contenant des mobiliers datables jusqu’au ­VIe s., puis couche néolithique.
Mobilier signalé:
A l’extrémité nord­ouest, inscription latine (Gallia, 37, 1979, 529, fig.3);
N­1Aa’: sigillée claire, africaine de cuisine, amphores gauloises, de Bétique; tuiles, enduits de mortier peints, nombreux clous, scories et loupes en fer, boîte « à sceau » en bronze, meule en basalte, abondant numéraire (as de la République romaine, de Nimes, de Claude, de Néron, de Trajan, d’Antonin le Pieux; p.b. de Marseille, de Nimes [NEM.COL.] mais aussi p.b. du IVe s. de n.è.);
N­1Ab’: sigillée sud­gauloise, phallus en os, dé, monnaies (p.b. de Nimes NEM-COL, p.b. et m.b. de Marseille, as de Nimes);
N­1B: campanien, catalane, sigillée italique, monnaie (p.b. volque à l’aigle).
Collecteur central: sigillée claire, sud gauloise, céramiques communes (dont une série de vases polypodes) et amphores diverses, abondance d’objets divers en os et en métal; boîte « à sceau », simpulum en bronze; monnaies de Marseille, du Haut­Empire.
Puits­sondage: sigillée sud­gauloise, campanien, catalane, amphore italique, massaliète, étrusque, tuile­canal massaliète, monnaie d’Ampurias; silex, céramique chasséenne.

Notice n°38: sondage 26, secteur 2 (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1978, 25­26;
Situation:
pièce quadrangulaire, à l’angle des rues I et II.
Stratigraphie et structures: dans la phase récente, la pièce est formée des murs m2, 3, 4 et 5, peu épais; dans l’angle nord, porte avec élément de seuil à crapaudine, et bloc de pierre taillé avec moulures; bâti rectangulaire dans l’angle est (m9 et m8).
N­IAa’: couche de tuiles d’une trentaine de cm, témoignant de l’effondrement d’un toit;
N­IAb’: sol tantôt pavé de fragments de dolium, tantôt constitué d’un mince lit de galets « villafranchiens »; à l’ouest, fosse dépotoir livrant de nombreux vases.
N­IB: à cette époque, la pièce a un plan différent, plus allongé: elle est limitée vers l’est par les murs m16 et m17; le secteur est littéralement rempli de déchets de métallurgie (scories et loupes de fer, abondants charbons de bois); il semble que des structure de réduction du fer aient été aménagées dans le sable sous­jacent.
Un sondage en profondeur donne des documents nettement antérieurs, notamment des « pavements » d’amphore massaliète.
Mobilier signalé:
N­1Aa’: monnaie (potin, as de Nimes, de Sabine);
N­1Ab’: spatule en bronze, monnaie (m.b.);
N­IB: scories de fer, urne avec couvercle de plomb [dépôt?];
Sondage profond: amphore massaliète, étrusque, céramique attique à figures noires, silex (lamelles chasséennes).

 

Notice n°39: sondage 26, secteur 3 (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1978, 27.
Situation:
longue pièce en façade sur la rue I (sur laquelle elle ouvre par une porte), au milieu de l’îlot central; limitée par les murs 2, 3 et 12; appartient sans doute à la même maison que les secteurs 5 et 12.
Stratigraphie et structures:
N­1Aa’: sol de terre battue recouvert d’une couche de tuiles.
N­1Ab’: autre sol, constitué d’un pavement de grosses pierres plates, calées par des fragments de tuiles.
Mobilier signalé:
N­1Aa’: sigillée claire, monnaies (quinaire républicain de Cn. Lentulus, as de Nimes, p.b. de Marseille);
N­1Ab’: sigillée sud­gauloise, dolium, monnaies (as de Nimes, monnaie à la croix).


Notice n°40: sondage 26, secteur 4, rue II (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1978, 27­28; 1979, 15­16; 1980, 14­15;
Situation:
le secteur 4 correspond à la partie sud de la rue II, entre l’îlot central et l’enclos du secteur 6 d’une part, et sur 12 m vers le nord­est, où le sol de la rue remonte légèrement.
Stratigraphie et structures:
N­1Aa’: couche d’éboulis, surmontant un sol irrégulier de galets et de gros tessons d’amphores.
N­1Ab’: sol de rue constitué par une couche dense de galets ronds « villafranchiens », parfois de grosse taille, liés par des graviers; à l’est, « trottoir » formé d’un alignement de grosses pierres; présence d’ornières, parfois colmatées de grosses pierres, dont certaines ont été usées ou éclatées par le passage de véhicules à roues; ailleurs, réparation de la chaussée avec de la chaux.
N­1Ac’ ou 1B: à 60 cm au dessous, sol de rue antérieure, fait d’un pavement de grosses pierres et de galets.
Mobilier signalé:
N­1Aa’: monnaies (as de Nimes);
N­1Ab’: meule, haches de pierre polie, monnaies.
N­1Ac’ ou 1B: campanien, catalane, sombrero de copa, amphore italique, faune (nombreuses vertèbres de poisson).

Notice n°41: sondage 26, secteur 5 (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1978, 28­29; 1979, 16­17; 1980, 16; 1981, 18; 1982, 2 et 4­7;
Situation:
pièce ou peut­être cour, appartenant sans doute à la même maison que les secteurs 3 et 12.
Stratigraphie et structures: l’espace 5 est séparé de la pièce 3 par une cloison de tuiles sur base de pierres, et limité ailleurs par les murs m3, 19, 23; il semble ouvert sur le secteur 11 au nord­est, où pourrait se trouver une porte (quelques pierres évoquent un seuil).
N­1Aa’: couche d’éboulis de faible épaisseur.
N­1Ab’: sol de petits galets reposant sur un « tapis » de sable et gravier.
N­1B: succession de niveaux de sable fin, très meuble, et de terre battue; présence sur l’un de ces sols intermédiaires d’un foyer accolé à une grosse pierre; base ou banquette de pierres contre m19.
N­2: sous ce niveau apparaît un mur antérieur (m32), perpendiculaire à m17 et m20, et s’appuyant sur ce dernier; de chaque côté, couche de charbons de bois reposant sur une épaisse couche de sable clair, dont le sommet porte la trace rubéfiée de foyers lenticulaires; nombreuses scories étalées sur ce sol; un peu plus bas, restes de foyer entourant un creuset en forme de cupule, fait de grès; à côté, deux cols d’amphore sont plantés verticalement; présence de plusieurs trous (de poteau?) remplis de terre cendreuse.
N­3: couche d’argile grise plastique, reposant sur un fin lit de sable.
N­4: couche grise plus sombre, avec tessons épars des phases Lattes III à IX; à la base, fosse remplie de charbon.
N­5: couche d’argile sombre, stérile en artéfacts, avec nombreux petits coquillages lagunaires et fluviatiles.
N­6: couche plus claire, de 20 cm d’épaisseur, surmontant un sol néolithique muni de deux fosses; l’une d’elles, probablement une fosse­foyer, est remplie de pierres et galets, certains en grès (broyeurs de meule?); l’autre, également remplie de galets, contenait aussi des coquilles de moules. A-dessous, argile jaune.
Mobilier signalé:
N­1Aa’: monnaies (denier républicain, as de Nimes, p.b. de Marseille)
N­1Ab’: nombreuses monnaies (denier républicain, potin, as de Nimes, p.b. de Marseille, de Nimes [NAMA-SAT], des Samnagenses).
N­1B: campanien, catalane, amphore italique; nombreuses scories de fer;
N­2: campanien, non tournée;
N­4: pseudo­ionien, gris monochrome, attique, non tournée; amphore massaliète, étrusque.
N­6: silex, céramique chasséenne (cf. Prades, 1983).

Notice n°42: sondage 26, secteur 6 et rue III (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1978, 29; 1979, 29­30; 1980, 17; Prades, 1979, 16-17;
Situation:
enclos, au croisement des rues I, II et III, au nord­est du sect.1a, au nord­ouest du sect.4.
L’enclos 6: cet enclos de forme triangulaire [ou trapézoïdale?] est limité de tous côtés par des alignements de grosses pierres plantées de chant (m10 et m11), solidement fondées dans le sol 1Ab’ (fig.19). A l’est, le muret m10 est interrompu par un espace vide qui fait penser à une porte, limitée par un bloc plus important; on relève le réemploi dans le muret m11 d’un fragment de colonne. Au centre de l’espace ainsi délimité se tient un bloc massif en pierre « de Castries », apparemment un socle.
N­1Aa’: couche d’éboulis remplie de pierres et de tuiles, passant par dessus les murets de blocs plantés.
N­1Ab’: caractérisée, comme dans les secteurs voisins, par un sol de gravier et galets, moins damé cependant. Dans ce niveau se trouve, au nord du socle central, une pierre portant un phallus gravé; côté sud, on recueille un petit phallus en bronze (à rapprocher du phallus en os trouvé non loin de là, dans le secteur 1a). Ces éléments, ainsi que la forme de l’enclos et sa position au centre d’un carrefour, invitent à interpréter l’ensemble comme une aire votive de type « trivial » (Priape?).
Rue III: située au nord de l’enclos du secteur 6, cette rue va rejoindre à l’est la rue II (secteur 4) et son prolongement (secteur 19); on y relève plusieurs sols aménagés avec des galets.
Mobilier signalé:
N­1Aa’: sigillée claire, sud­gauloise; monnaies (p.b. de Marseille, de Nimes, as de Lucilla, de Trajan, de Commode, de Nimes, denier de Vespasien);
N­1Ab’: monnaie (p.b.).

Notice n°43: sondage 26, secteur 7A (fig.17)

Bibliographie: GAP , 1978, 29­30.
Situation:
petite salle située à la bordure sud­ouest de la rue I, contiguë à la salle 7b, entourée par les murs m1, m13 et m15, fondés peu profondément.
Stratigraphie:
N­1Aa’: couche jaune sableuse, reposant sur un sol formé de tuiles prises dans un mortier de chaux.
N­1Ab’: sous une couche d’éboulis, contenant de nombreuses pierres et tuiles dans une matrice d’argile sombre, sol charbonneux.
N­1B: couche grise sableuse noyant un sol constitué de fragments d’amphores.
Mobilier signalé:
N­1Aa’: monnaies (denier de Sulla, potin, as et sesterce d’Hadrien);
N­1B: amphores massaliètes et italiques; monnaies (quinaire de Rome en argent).

Notice n°44: sondage 26, secteur 7B (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1978, 30­34.
Situation:
Immédiatement à l’est de la salle 7A, grande salle de 8 m de long (largeur inconnue), limitée par les murs m14, 15 et 28, ouvrant à l’est sur la rue I par une porte de 2 m de large.
Stratigraphie et structures:
N­1Aa’: peu net, à la base du limon stérile de surface.
N­1Ab’: sol noirâtre, au niveau du sol de gravier de la rue voisine; de l’angle de m14 et m15, pavage de pierres plates, sur lequel on trouve trois petits vases en terre jaune; plus au sud, contre m14, urne grise enterrée dans le sol, à l’envers (dépôts votifs?). Un fossé récent entame ce niveau et les niveaux sous­jacents parallèlement au mur m14; il est rempli de sédiments gris avec petits tessons et matériaux de démolition [post­antique?].
N­1B: puissante couche soit de limon, soit de sable blanc pur d’origine fluviatile, soit encore, au nord, de graviers et galets enrobés de sable, et contenant des documents anciens (dont une anse d’amphore étrusque). A la base, sol d’argile dur (avec éléments de radier de tessons d’amphores italiques ayant peut­être supporté un foyer) donnant une grande quantité de monnaies (au moins 80). Ce niveau a par ailleurs livré des traces d’artisanat diverses: d’une part un lot d’une vingtaine de pesons de tisserand, décrits comme non finis et non cuits [mais pourraient être seulement peu cuits et dégradés, et témoigner d’une activité non pas de poterie, mais de tissage]; d’autre part des restes de four en torchis (larges plaques rubéfiées); enfin, deux fosses comblées de charbons de bois, de cendres et de scories de fer.
Au dessous: couche sombre recouvrant un pavement de pierres plates, appartenant à des phases nettement antérieures.
Mobilier signalé:
N­1Aa’: monnaies (as de Nimes, dupondius de Marc­Aurèle et d’Hadrien, sesterce de Trajan);
N­1Ab’: céramique commune, vases votifs; dans le fossé, figurine en terre blanche (coq), petites boules de plomb [résidus de fonte]; monnaies (as de Nimes, p.b. de Marseille);
N­1B: sigillée italique, lot de vases campaniens, urnes communes, amphore italique, cér. non tournée, important lot de monnaies (massaliètes à 73%, mais aussi celtiques, nimoises, arécomiques, à la croix, potins, des Samnagenses); pesons en terre (crue?); scories et loupes de fer.
Au dessous: amphore massaliète, pseudo­ionien, non tournée.

Notice n°45: sondage 26, secteur 7C (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1978, 36­37; 1980, 17­19;
Situation:
salle contiguë à l’est de 7B, en façade sur la rue I, limitée par les murs m28 et 29, et une cloison à l’est.
Stratigraphie et structures: sous une couche remaniée, prolongement probable du fossé tardif voisin, couche blanche marneuse.
N­1Aa’: strate sombre et charbonneuse recouvrant un sol de terre battue; à ce niveau, le mur m28 et revêtu d’enduit peint en rouge et possède à l’est un retour sous forme d’une cloison faite de pierres plantées également couverte d’enduit peint [ces pierres indiquent probablement l’existence d’une élévation en matériau léger, peut­être en terre banchée].
N­1Ab’: couche de sable.
N­1B: sol marqué par un pavement d’amphore, sur lequel se trouve un important foyer en connexion avec un creuset en pierre réfractaire; non loin, sur le sol de terre, zone circulaire ornée d’une sorte de « mosaïque » de coquillages (télines), formant un dessin régulier.
Mobilier signalé:
N­1Aa’: fibule en forme de semelle de type 28b2 (cf. Feugère, 1985, 373), monnaie (as de Domitien)
N­1Ab’: monnaie (as de Nimes)
N­1B: amphore italique, monnaies (p.b. et m.b. de Marseille, p.b. des Samnagenses, potins.

Notice n°46: sondage 26, secteur 8 (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1978, 37­38; 1980, 19;
Situation:
au nord est de la maison du secteur 2: petit espace rectangulaire, compris entre les murs anciens m17 et 23, et le mur récent m5.
Stratigraphie:
N­1Ab’: sous l’éboulis N­IAa’, sol construit avec une chape de mortier blanc à la chaux, peu résistant cependant.
N­1B: couche de remplissage très charbonneuse et cendreuse avec abondance de scories de fer, reposant sur un sol marqué par un lit d’éclats de taille. Foyer construit sur une chape d’argile jaune.
Mobilier signalé:
N­1Aa’: monnaies (celtique, as d’Ampurias)
N­1B: monnaies (p.b. et m.b. de Marseille, VOLC­AREC)

Notice n°47: sondage 26, secteur 9 (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1978, 38; 1979, 30­31;
Situation:
appendice au nord de la salle du secteur 5, limité dans l’angle de m20 et m23, devant être probablement rattaché à cette salle (cf.GAP, 1981, 19; 1982, 2­3).
Stratigraphie:
N­1Ab’: sol de gravier bien constitué, avec cendres abondantes le long du mur m23.
N­1B: puissante couche de sable, entrecoupée de plusieurs sols rubéfiés avec foyers de charbons de bois et nombreuses scories de fer.
N­2: représenté notamment par un mur ancien de direction sud­ouest/nord-est, également vu en secteur 5.
Mobilier signalé:
N­1Aa’: monnaies (as de Nimes, de Faustine);
N­1Ab’: monnaie (as de Nimes).

Notice n°48: sondage 26, secteur 10 (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1978, 38; 1979, 31­33; 1980, 20; 1985, 6­7;
Situation:
grand espace au nord du secteur 8, le long de la rue II; limité à l’est par des éléments de murs lacunaires (m33, 32), le séparant du secteur 11.
Stratigraphie et structures:
N­1Aa’: couche plus foncée que dans les autres secteurs, peut­être à cause d’une mise en culture des lieux dès l’Antiquité (terre arable de jardin?).
N­1Ab’: couche brune avec traces ferrugineuses [naturelles?]; sur le sol de base, fait de terre avec galets clairsemés, grande abondance de déchets de faune tant terrestre (porc, buf) qu’aquatique (coquillages).
N­1B: sous une couche fortement cendreuse, sol pavé de galets et/ou de tessons d’amphore. Entre les secteurs 10 et 11, seuil [?] pavé de fragments d’amphore italique.
N­2: sous une épaisse couche de sable, nouveau sol de terre battue avec, dans l’angle sud­est, foyer carré construit sur radier de tessons d’amphore et chape d’argile jaune.
N­3: couche noire très charbonneuse.
N­4: terre grise avec foyer lenticulaire isolé; abondantes traces de scories de fer.
N­5­9: épaisse couche peu stratifiée.
Mobilier signalé:
N­1Aa’: sigillée claire, bague avec chaton représentant un silène vendangeur;
N­1Ab’: sigillée claire (rare), sud­gauloise, paroi fine, amphores diverses, monnaies;
N­1B: sigillée italique, campanien, amphore italique.
N­5­9: attique, gris monochrome, pseudo-ionien, amphore massaliète, étrusque, chenet de terre cuite.

Notice n°49: sondage 26, secteur 11 (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1979, 33; 1980, 21 et 34; 1982, 8­10;
Situation:
le secteur 11, mal défini par l’architecture, est une zone intermédiaire entre les secteurs 14 et 18 d’une part, et le secteur 10 d’autre part. Il est limité à l’est par l’axe des murs m19 et m37, au nord par le prolongement de m41, à l’ouest par m33; au sud, il s’étend jusqu’au mur de fond de l’îlot d’habitation central (m20); il a été divisé en 11a (partie sud) et 11b (partie nord).
Stratigraphie et structures du secteur 11a:
N­1Aa’ et 1Ab’: identiques aux niveaux correspondants du secteur 10.
N­1B: couche cendreuse, avec traces de foyer construit contre m17­20; autre foyer, lenticulaire, délimité par un cercle de tessons de dolium. Sous 30 cm de terre jaune, sol de galets blancs mêlés de sable et gravier clair, avec scories.
N­2: sous 20 cm de sable, sol soigneusement pavé de tessons de dolium; grand foyer lenticulaire; dépôt d’un squelette d’oiseau accompagné d’une coupe campanienne.
N­3: terre rubéfiée avec fosse charbonneuse; près du puits 3, succession de lits de gravier et de lentilles charbonneuses, reposant sur du sable et des pierres (forge?).
N­4: 40 cm d’argile sableuse grise avec mobilier mêlé.
N­5: couche grise à coquillages lagunaires et fluviatiles;
N­6: couche claire avec pierres, surmontant une argile jaune à concrétions calcaire.
Stratigraphie et structures du secteur 11b:
N­1Aa’ à 1B: identiques aux niveaux correspondants du secteur 10.
Puits 3: au nord du secteur, dans la zone 11b: puits construit en pierres, dont le sommet est recouvert par une épaule de dolium.
Mobilier signalé:
N­1Aa’: monnaies (p.b. de Marseille, as de Nimes, d’Antonin le Pieux, de Trajan, dupondius de Trajan);
N­1Ab’: pointe de lance (pilum) en fer; plusieurs poids de filet, une barrette et un anneau en plomb; hameçon et spatule en bronze; lampe; intaille avec Pégase (Guiraud, 1988, n°801).
N­1B: campanien, catalane, dolium, amphore italique, meule en basalte; monnaies (p.b. de Marseille, as de Nimes);
N­2: campanienne (graffite);
N­3: nochoé jaune massaliète à anse surmontant le bord;
N­4: attique à figures rouges, gris monochrome, pseudo­ionien, amphore massaliète et étrusque, fusaïole;
N­6: silex, céramique chasséenne;
Puits 3: amphore fuselée (Pascual 1 avec marque), macro­restes (grains).

Notice n°50: sondage 26, secteur 12 (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1978, 19­21; 1979, 33; 1980, 21;
Situation:
pièce au sud de la maison formée par les secteurs 3, 5 et 12, en bordure de la rue I.
Stratigraphie et structures:
Puits 1: de création tardive, puisque interrompant le mur m22 qui sépare les secteurs 12 et 15, ce puits était muni d’une margelle formée de gros tessons de dolium; son cuvelage est en pierres sèches sommairement appareillées; le remplissage est formé d’une couche d’éboulis puis de niveaux vaseux d’utilisation, où l’on relève la présence de très nombreux escargots.
N­1Ab’: sous le comblement, sol marqué par un lit de petites pierres et un abondant mobilier; concentration de déchets culinaires (dépotoir); au bout de m12, une pierre avec crapaudine indique la présence d’une porte.
N­1B: remblai limoneux relativement meuble; apparition d’un mur (m18), retour ancien de m20 vers le sud­ouest, passant en angle droit sous m21.
Mobilier signalé:
Puits 1: amphores (poix), dolium, hameçon, anneau en bronze, chaîne en fer, charnières en os, fragments et objets en bois (fuseau, plantoir [?], bouchon de liège), monnaies, socle de marbre, stèle et autel votif en calcaire, meule, faune (poissons, mammifères, chien), macro-restes (pigne de pin, noix, feuilles);
N­1Aa’: monnaies (as républicain);
N­1Ab’: monnaies (p.b. de Marseille, as de Nimes); faune abondante, tant terrestre (buf) qu’aquatique (coquillages: tellines, palourdes, coques, moules, huîtres);
N­1B: monnaie d’argent.

Notice n°51: sondage 26, secteur 13 (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1979, 34;
Situation:
minuscule zone au sud du secteur 14, presque entièrement occupée par un enchevêtrement de murs de diverses époques.
Mobilier signalé:
N­1Ab’: lot groupé d’objets en fer (dépôt?); plusieurs éléments de meules en basalte; monnaie (p.b. de Marseille).

Notice n°52: sondage 26, secteur 14 (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1979, 34­42; 1980, 22­26; 1981, 11 et 20­23; Prades, 1979a, 16-17;
Situation:
vaste secteur situé au nord de l’îlot central, inscrit entre les secteurs 11a (à l’ouest: m19), 18 (au nord: m36), 17 (à l’est: m34) et 16 (au sud: portail?).
Stratigraphie et structures:
N­1Aa’: importante couche de démolition, où abondent les pierres et les tuiles, et dans laquelle sont repérées des tranchées d’épierrement concernant plusieurs murs. Coffre ou calage de poteau rectangulaire, fait de tuiles dressées, contre m21. A la base, sol plus ou moins net, avec petits fossés remplis d’escargots.
N­1Ab’: sol de terre battue, recouvert par de larges zones de dépotoir; ailleurs, pavements de tessons d’amphore. Divers aménagements: probable fossé (d’irrigation?) rempli de tessons d’amphores; réseau de canalisations sinueuses, à fond pavé de tuiles plates ou rondes, à bord en pierres, aboutissant à une série de 6 amphores décolletées, enterrées dans le sol et calées par des pierres (amphores de bétique, amphores fuselées; une d’entre elles contenait cinq petits vases intacts); 4 d’entre elles, situées côte à côte, communiquent par des trous placés à hauteur de l’épaule (fig.20); ce dispositif pourrait avoir été destiné à recueillir et décanter l’eau de ruissellement.
N­1B: couche d’argile grise reposant sur un sol de sable clair ou de gravier, caractérisé par l’abondance des charbons de bois et des cendres; présence de dépôts de coquillages; foyer sommaire aménagé avec des pierres; dépôt groupé d’un lot de tessons d’amphores (au moins 8 individus) de type italique, ibéro-punique et autres. Le parement ouest du mur 34 est à cette époque enduit de mortier maigre, déposé sur un radier de tessons d’amphores italiques comblant les creux de l’appareil de pierre.
N­2: couche d’argile grise, riche en traces de foyer, dont plusieurs construits sur radiers de tessons (céramique non tournée, campanienne); ce niveau repose par endroit sur une couche de sable avec cendres.
N­3: importante couche grise (50 cm) contenant du mobilier épars correspondant aux phases III à IX de la stratigraphie systématique du GAP.
N­4: couche d’argile noire stérile avec petits coquillages lagunaires et fluviatiles à la base [vase d’étang? inondation du Lez?].
N­5: couche plus claire et sableuse, avec quelques pierres et galets.
N­6: sable pur et mouvant (sol naturel).
Mobilier signalé:
N­1Aa’: amphores, mortiers, tuiles, monnaies, miroirs et autres objets en bronze, chaîne en fer, faune (tête de cheval); monnaies (potin, p.b.volque, de Marseille, as de Nimes, de Faustine)
N­1Ab’: amphores fuselées, lampes à volutes, mortiers, paroi fine, hameçon en bronze, vases en verre, céramique commune claire et grise, monnaies (p.b. de Marseille, volque, as de Nimes, de Lyon, de Nerva);
N­1B: campanien, amphores italiques (dont une forme 4/1A [Stöckli, 1979, 126­127] complète), ibéro­punique, monnaie à la croix, spatule, en bronze; monnaies (m.b. de Marseille, mon. à la croix); coquillages (palourdes);
N­2: campanien, non tournée abondante, amphore italique, brasero en torchis à trois pieds cylindriques, fusaïole;
N­3: bucchero gris, mortiers massaliètes, pseudo­ionien, attique à figures rouges, gris monochrome, anse bucchéroïde (bucchero nero? cf. Marchand-Mendoza,1980, pl.5, 11)), amphore massaliète, étrusque, punique, fusaïoles;
N­5: silex, céramique chasséenne, coquillages (cérithes, moules abondantes).

Notice n°53: sondage 26, secteur 15 (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1978, 38­39; 1979, 42­46;
Situation:
maison formée d’une grande salle trapézoïdale, située au sud­est de la maison sect.3/5/12, le long de la rue I, inscrite dans les murs m2, 24, 21, 22a; cette salle englobe totalement une autre construction antérieure (niveau 1­B), de forme rectangulaire, comportant les murs 22a, 2, 25, 26. La salle rectangulaire est dénommée sect.15a, le reste de la surface de la grande salle trapézoïdale étant numéroté sect.15b.
Stratigraphie du secteur 15a: sous la couche d’éboulis (N­1Aa’) et le sol de gravier et galets (N­1Ab’) communs au secteurs 15 a et 15b:
N­1B: couche de limon gris, cendreuse, surmontant un sol de terre battue localement rubéfié, sur lequel repose un lot de tessons de vases et d’amphore bien groupés; foyer sommaire à l’angle nord.
N­2: couche d’argile grise reposant sur un lit de sable clair.
N­3: couche d’argile noire compactée; fosse creusée à partir de ce niveau.
N­4: argile plus claire surmontant un sol néolithique.
Stratigraphie du secteur 15b: Le secteur 15b a fait l’objet d’un sondage en profondeur entre les murs m25 et m24. On y a relevé la stratigraphie suivante: 0­0,30 m: couche jaunâtre (N­1Aa’); 0,30: sol de terre battue avec tuiles horizontales; 0,30­0,50: couche de limon; 0,55: sol formé d’un lit de fin gravier (N­1Ab’); 0,55­1,05: couche d’argile grise, abondance de pierres et de tessons (N­1B); 1,05­1,35: couche cendreuse (N­2?) avec foyer; 1,35­1,45: argile grise plastique; 1,45­1,50: sol de sable clair mêlé de graviers, sous lequel on observe un foyer en fosse; 1,50­2,40: couche grise uniforme, avec tessons épars d’amphore massaliète; 2,40­2,50: sable clair, avec silex et céramique chasséenne. Cette dernière couche est traversée par une profonde fosse plus récente (VIe­Ve s.?) contenant de l’amphore massaliète et étrusque, qui a été explorée jusqu’à 3,60 m de profondeur (silo?).
Mobilier signalé dans le secteur 15a:
N­1Ab’: monnaies (p.b. de Marseille, des Samnagenses)
N­1B: campanien (graffite), ampoule massaliète, non tournée, dolium, catalane, amphores italiques, monnaie (p.b. de Marseille au taureau passant).
N­2: chenet, fragment de foyer décoré;
N­3: buchero nero (anse de canthare), pseudo­ionien, gris monochrome, attique, amphores massaliètes et étrusques;
N­4: silex, céramique chasséenne.
Dans le secteur 15b:
N­1Aa’: monnaies (as de Claude, dupondius et sesterce d’Hadrien, p.b. arverne);
N­1Ab’: chaîne en fer (crémaillère?), monnaies (as du Haut­Empire, de Nimes);
N­1B: campanien, catalane, sombrero de copa, amphore italique; tête de canard en bronze; scories de fer; nombreux objets en fer et en bronze; monnaies (p.b. et m.b. de Marseille, p.b. celtique).

Notice n°54: sondage 26, secteur 16 (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1979, 46;
Situation:
passage entre l’îlot central (secteur 15) et l’îlot oriental (secteur 17), ouvert au sud sur la rue I et au nord sur le secteur 14.
Stratigraphie et structures:
N­1Aa’: couche d’éboulis.
N­1Ab’: sol marqué par plusieurs caniveaux-égouts, les uns (E7, 8, 9) s’écoulant vers le sud dans le collecteur de la rue I (cf. Notice n°37), un autre, sinueux, rejoignant les amphores enterrées du secteur 14 (cf. Notice n°52). A la jonction avec le secteur 14, bloc à crapaudine à l’angle des murs m21 et m24, indiquant la possible présence d’un portail.
Mobilier signalé:
N­1Aa’: monnaies (potin, p.b. de Marseille, de Nimes, as de Nimes, de Tibère, de Vespasien, sesterce de Marc­Aurèle).

Notice n°55: sondage 26, secteur 17A (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1979, 46­47; 1980, 27­34; 1984, 16; 1985, 2­5; Prades, 1981;
Situation:
le secteur 17A est compris dans l’angle obtus des murs m34 et m35, dans la partie ouest du sondage 26. Il fait partie, avec 17B, d’une vaste zone trapézoïdale enclose, qui entoure trois salles quadrangulaires (secteurs 17C1, 17C2 et 21).
Stratigraphie et structures:
N­1Aa’: couche d’éboulis recouvrant un sol récent, avec traces de tranchées d’épierrement de plusieurs murs.
N­1Ab’: le long du mur m34, lit de galets formant un bourrelet au pied de la construction, renforcée également à sa base par des grosses pierres.
N­1Ac’: sol avec pavement de dolium et restes d’argile rubéfiée (briques, enduits).
N­1B: sol constitué par un pavement discontinu de tessons d’amphores italiques.
Puits 2: puits creusé à partir du niveau 1B, dont la margelle est constituée par un dolium sans fond (fig.21); le bord de ce dolium porte les traces d’usure des cordes employées pour puiser l’eau, ainsi qu’un graffite en X; le fond a été coupé après percement de trous multiples et alignés. Le puits lui­même avait d’abord été creusé assez large, puis muni au fond d’un cuvelage cylindrique en planches de bois soigneusement ajustées, entourées de cerclages également en bois (fig.22). Ce cuvelage, conservé sur près d’un mètre de haut, reposant sur un lit de pierres, possède à la base une rainure interne (jable) qui a fait penser à la réutilisation d’un grand tonneau [bien que l’aspect cylindrique étonne]. Entre le cuvelage et le bord du trou de fondation du puits se trouve un remplissage de gros fragments d’amphores; d’autres amphores se rencontrent dans le comblement [sans qu’on ait distingué les unes des autres]. Un caniveau semble aménagé à travers le mur 34 pour évacuer les surplus d’eau du puits.
N­2: sous une couche de terre jaunâtre, sol formé d’un lit de sable jaune et de graviers;
N­3 et N­4­8: couches de terre plus grises.
N­9: sol marqué par un lit de pierres en désordre.
N­10: argile sombre à petits escargots lagunaires et fluviatiles.
N­11: niveau néolithique, avec galets rubéfiés et cercle de grosses pierres, surmontant le naturel (argile jaune).
Mobilier signalé:
N­1Aa’: crâne de cheval, monnaies (as de Nimes, de Faustine);
N­1Ab’: lampes, faux en fer, manche en bronze de couteau à figurine d’oiseau, monnaie (p.b. de Marseille);
N­1Ac’: campanien, amphore italique, dolium; épée et pointe de lance en fer.
N­1B: amphore italique;
Puits 2: sigillée italique, céramique non tournée, gauloise à décor au brunissoir, amphores italiques, fuselées, de Bétique; macro­restes.
N­2: campanien, catalane, non tournée (coupes à oreille, jattes, urnes, couvercles), amphores gréco­italiques, coquillages abondants (palourdes);
N­3: petites estampilles;
N­4­8: attique, gris monochrome, pseudo­ionien;
N­9: amphore massaliète et étrusque; faune abondante (notamment quartiers de buf);

Notice n°56: sondage 26, secteur 17B (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1981, 31­32; 1985, 5;
Situation:
à l’est du sondage 26, passage situé entre le mur m34 et le mur m38 délimitant la maison sect.21.
Stratigraphie: plusieurs sols successifs du Ier s., dont un sol empierré (N­1Ab’); sol du IIe s. (N­2) caractérisé par d’importants apports de gravier sableux.
Mobilier signalé: 2 monnaies de Cavaillon (N­1Ab’).

Notice n°57: sondage 26, secteur 17C1 (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1984, 16­25;
Situation:
pièce quadrangulaire, à la bordure ouest du sondage 26, limitée par les murs 48, 49 et 50, explorée seulement dans sa partie est.
Stratigraphie et structures:
N­1Aa’: sol caractérisé par un fin lit de cendres pures.
N­1Ab’: sous une couche d’argile sombre contenant de nombreux objets en fer, nouveau sol, avec empierrement serré par endroit, jonché de débris d’amphores et de tuiles.
Puits­dépotoir 84/2: complètement comblé à base de rebuts de construction (tuiles, enduits, briques) et de mobilier (amphores, vases), ce puits est relativement large (Ø2,20 m): de fait, il s’agit de la fosse de récupération du cuvelage d’un puits préalablement bâti en pierres, dont on retrouve au fond les premières assises laissées en place, et la couche d’utilisation [apparemment augustéenne: cruche gallo­romaine précoce, urne jaune à deux anses du type Sizen: Dedet et al., 1978, fig.73 et 74]; le trou d’épierrement a servi ensuite de dépotoir au moins jusqu’au milieu du Ier s. de n. è. Il contient notamment à sa partie supérieure un grand élément de dolium. L’abondance de la faune, et certaines particularités de sa constitution (patte de porc en connexion, nombre de mâchoires de porc, buf, mouton, chien, cornes et vertèbres de buf sciées) ont fait penser notamment aux rebuts d’une activité de boucherie.
Puits 84/3: tangent au précédent, dans l’angle des murs 49 et 50, ce deuxième puits est étroit et sans cuvelage; même niveau de départ et même profondeur que 84/2. Son niveau d’utilisation contenait un vase brisé (urne à deux anses en céramique commune grise).
N­1Ac’: couche de limon gris ou jaune, avec accumulation de gros tessons d’amphore dans les angles de la pièce.
N­1B: couche grise avec foyer.
N­2­9: épaisse couche peu stratifiée.
N­10: argile sombre à petits escargots.
N­11: niveau néolithique.
Mobilier signalé:
N­1Ab’: amphores, campanien, sigillée italique, sud­gauloise; objets en fer (clous, pitons...); monnaies (as de Nimes, p.b. de Marseille, potins);
Puits­dépotoir 84/2: campanien rare, sigillée italique (marques), sud­gauloise (marques); paroi fine; vases communs en terre jaune et grise; amphores fuselées, gauloises, de bétique (marque); statuette en terre type Allier, petits vases jaunes « votifs »; faune abondante (porc, buf, mouton, coquillages divers); nombreux objets en fer (tiges, clous, pitons, marteau, pince, couteau, pointe de lance), en bois (planches, boîte plate, boîte cylindrique avec son couvercle), en vannerie (panier presque complet); lampe campanienne, à volutes; pesons en terre; cuillère en os;
N­1Ac’: sigillée italique (marque);
N­1B: campanien, catalane, non tournée, amphore italique.
N­2­9: amphore étrusque; peson en pierre; bracelets en verre.

Notice n°58: sondage 26, secteur 17C2 (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1984, 26­34; Prades, 1984a, 20-21;
Situation:
zone bâtie contiguë au nord de 17C1, limitée par m50 et l’extrémité de m49, fouillée sur un petit espace en bordure des limites du sondage 26.
Stratigraphie et structures:
N­1Aa’: sol d’abandon, marqué par un lit horizontal et serré de pierres et tessons à la hauteur de la crête des murs.
N­1Ab’: sol de terre battue.
N­1Ac’: sol empierré sur lequel sont écrasées des plaques d’argile (enduit mural?).
N­1B: sol marqué par un pavement de tessons d’amphore et dolium.
Puits 84/4: situé au nord du secteur, ce puits est creusé à partir du niveau 1B; il est scellé par une poche de sable et un lit de tessons. De forme cylindrique au sommet, il s’élargit vers la base, cotée à ­6 m; il ne possède aucun cuvelage bâti; comblé de limon clair de consistance molle, il contenait un riche mobilier de la première moitié du IIe s. av. n. è.
N­2: des amoncellements de pierres, d’aspect éboulis, séparent le sol 1Ac’ ou 1B du sol 2, caractérisé par une vaste tache charbonneuse.
N­3­8: couche grise non stratifiée.
N­9: ligne horizontale de tessons, pierres, faune, indiquant un sol.
N­10: couche sombre « alluviale » avec petits escargots.
N­11: niveau plus clair, néolithique, dans lequel se trouve inhumé un squelette humain.
Mobilier signalé:
N­1Ac’: campanien B;
N­1B: campanien A (graffite), catalane;
Puits 84/4: campanien A de bonne époque, vase à vernis noir type Calès à médaillon d’applique (tête féminine: Prades, 1985­1986, fig.1), non tournée, commune (olpé), amphore gréco-italique, 3 vases gaulois (deux urnes ornées au brunissoir, un vase balustre peint à motif animalier stylisé); 3 manches d’outils en bois, dont l’un avec reste de lame en fer; peigne en bois avec trou de suspension; lampe campanienne; chenet en terre cuite;
N­11: nombreux silex et vases chasséens.

Notice n°59: sondage 26, secteur 18 (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1981, 24­25; 1983, 14­17;
Situation:
secteur de nature peu évidente, limité au sud­ouest par l’angle formé par un mur (m37) et une faible cloison de pierres (m36), et s’étendant au nord­est jusqu’au secteur 22; interprété comme un possible hangar jouxtant une aire découverte et abritant un puits.
Stratigraphie et structures:
N­1Aa’:couche de destruction; amphore cassée et meule en basalte sur le sol de base.
N­1Ab’: sol très compact fait de galets et graviers noyés dans de l’argile jaune, cantonné dans l’angle de m36 et 37. Dans ce sol, trou de poteau rond, calé par une pierre.
N­1Ac’: autre sol de galets marqué par un foyer construit avec sole d’argile lissée.
N­1B: sol de terre, avec au nord, contre le mur m45, socle de pierres en demi­cercle [calage de dolium?].
Puits 4: s’ouvre au niveau du sol de galet, par une margelle en pierre en partie dégradée; ensuite, cuvelage de pierre parfaitement bâti; la couche supérieure du remplissage livre une grande quantité d’escargots; dans la couche d’utilisation, nombreux vases intacts.
Sondage dans la partie nord (secteur 18A):
N­1Ac’: sol durci par une couche de chaux, avec ligne de tessons d’amphore italique correspondant peut­être à une cloison. Au centre de la pièce, deux foyers construits en argile, l’un sur radier de galets, l’autre sur radier de tessons de vases, succédant sur le même emplacement à un foyer plus ancien. Sous le sol, contre le mur sud­est, enterrement de ftus bien conservé (Prades, 1984).
N­1B: couche brûlée, répartie autour d’un grand foyer charbonneux, avec nombreuses scories. Près du foyer, trou de poteau calciné sur place, avec calage de tessons d’amphore.
N­2: sol de terre battue avec urne non tournée écrasée.
N­3: couche de limons avec plusieurs traces de sols peu nets; fosse­silo « hallstattienne » profonde avec nombreux tessons.
N­4: terre sombre à petits coquillages lagunaires et fluviatiles.
N­5: couche néolithique, puis argile jaune à concrétions calcaire.
Mobilier signalé:
Puits 4: vases à puiser complets (commune grise et jaune: l’un d’entre eux contient des boules de résine), paroi fine, vase en verre; 5 crânes de chien;
N­1Aa’: amphore gauloise, fuselée, meule; piton, chaîne en fer;
N­1Ab’: blocs d’objets cassés en fer récupérés;
N­1Ac’: campanien, catalane, amphores diverses;
N­1B: catalane, scories vitrifiées, monnaies (p.b. de Marseille, monnaie à la croix);
N­2: non tournée, fusaïole;
N­3: attique à figures rouges, bord de coupe grecque orientale [?], pseudo-ionien, gris monochrome, vase zoomorphe [?], non tournée (incisions fines), amphore étrusque, poids de filet en pierre;
N­4: petits tessons non tournés, certains avec décors incisés de type BFIIIb;
N­5: céramique chasséenne, silex.

Notice n°60: sondage 26, secteur 19, rue II (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1981, 7 et 25­27; 1983, 4­6
Situation:
portion nord­est de la rue II, prolongeant le secteur 4 jusqu’aux limites de la fouille; contiguë au secteur 20.
Stratigraphie et structures:
N­1Aa’: sous la couche d’abandon de la rue II, faite de pierraille anguleuse, sol de galet compacté et de cailloux; galets plus gros vers l’ouest, en face du secteur 18;
N­1Ab’: sous 25 cm de limon, nouveau sol de galets « villafranchiens » pris dans une matrice d’argile rouge; un alignement de grosses pierres, en bordure de la rue, évoque un trottoir.
N­1Ac’: couche de terre jaunâtre entrecoupée de lits d’argile cuite (restes d’adobes rubéfiées).
N­1B: autres niveaux de rue, pavés successivement de pierres noyées dans du gravier, puis de galets; vers l’ouest, « pavement hermétique » de galets et de pierres calcaires émoussées; poursuite en profondeur de la bordure trottoir le long de la rue, maintenant faite de tessons d’amphore italique.
Mobilier signalé:
N­1Aa’: amphores, meules, fibule étamée type 24a (Feugère, 1985, 337), clous en fer, objets de bronze, monnaies;
N­1Ab’: sigillée sud­gauloise; clochette en bronze, nombreuses monnaies;
N­1Ac’: campanien, amphore italique;
N­1B: campanien, amphore italique.

Notice n°61: sondage 26, secteur 20, rue II (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1981, 7 et 27­31;
Situation:
petite zone dans la partie nord­est de la rue II, voisine du secteur 19, séparée de ce dernier par un alignement de pierres plantées (grès jaune), dont une est échancrée en U, représentant visiblement une aire extérieure privatisée par les occupants d’une maison voisine (sect.22a). A l’extrémité sud­ouest de cet alignement, trou de poteau calé par des pierres, probable soutien d’un auvent.
Stratigraphie et structures:
Un sondage profond donne la stratigraphie complète de la zone, à savoir: 0 à 1,60 m: apports récents; 1,60: niveau d’abandon; 1,60­2: éboulis (N­1Aa’); 2: sol 1Aa’; 2­2,40: graviers; 2,40: sol de galets 1Ab’, avec « trottoirs » successifs faits de tessons d’amphore; 2,40­2,80: terre grise et brune, avec lit de briques crues (N­1Ac’); 2,80: pavement horizontal de grosses pierres reposant sur une couche de gravier; 3,10: couche sombre, très charbonneuse (N­2); 3,30­4,20: couche noire argilo­sableuse, mobilier en tous sens (N­3); 4,20­4,80: couche vaseuse noire avec petits coquillages lagunaires et fluviatiles à la base; 4,80­5: couche néolithique (céramique chasséenne, silex).
Mobilier signalé:
N­1Aa’: amphores, meules, faune, briquettes, enduit peint, mortier, objets en bronze (hameçon, tiges, anneau);
N­2: céramique non tournée, bracelets en verre jaune et bleu;
N­3: pseudo­ionien, gris monochrome, amphore massaliète, étrusque.

Notice n°62: sondage 26, secteur 21 (fig.17)

Bibliographie: GAP, 1981, 13 et 32­34; 1982, 11­14; 1983, 11­13; 1984, 3­15;
Situation:
salle en forme de trapèze rectangle, dont les quatre murs sont connus (m38, 39, 40 et 48). S’inscrit à l’intérieur de l’enclos sect.17. Ces murs portent les traces de plusieurs réfections et d’épierrement (le mur oriental m48 est presque entièrement récupéré, bien que son enduit soit encore conservé par endroit sur les bords de la tranchée d’épierrement); les parties anciennes sont magnifiquement appareillées avec des blocs de pierre froide équarris (fig.23). Au niveau IAc’, m38, 39 et 40 sont enduits côté intérieur de mortier non peint badigeonnant une couche de terre de 3 cm d’épaisseur moyenne; l’enduit de m48 est de couleur orangée. Porte au nord, dans le mur 40, avec seuil plusieurs fois refait.
Stratigraphie et structures:
N­1: épaisse couche de destruction faite de limon enrobant de nombreux éléments de mortier désagrégé.
N­1Ab’: sol marqué par un lit de galets et de cailloutis et des traces de rubéfaction; enterré dans ce sol, dépôt votif composé d’une urne contenant un uf (Prades, 1982)..
N­1Ac’: couche de 70 cm d’épaisseur, essentielleme