Le GROUPE ARCHÉOLOGIQUE PAINLEVÉ

 

Créé le 12 Juin 1968 à l'initiative d'Henri Prades, Directeur de l'école Painlevé, sous le conseil avisé de Maître François Delmas, alors Maire de Montpellier et Président du District, le GROUPE ARCHÉOLOGIQUE PAINLEVÉ fonctionne jusqu'à la mort de Prades en Mai 1989 (association numéro 5.007 - Préfecture de l'Hérault.) Il est dissout le 16 Avril 1994, à l'initiative de Marguerite et Danielle Prades, parce que JC Richard - archéologue, Directeur de Recherche au CNRS - utilisait discrètement l'argent des subventions publiques d'une association qui ne se réunissait plus depuis trois ans.

 

 

Des fouilleurs amateurs rejoignent Henri. Maître Delmas conseille la constitution d'une association (le Groupe Archéologique Painlevé), ce qui lui permet de subventionner cette activité au nom du District. Et il met immédiatement deux salles préfabriquées de l'école Painlevé à la disposition des archéologues. C'est la belle époque héroïque du sondage tout azimut, avec les éboulements, la boue, la montée rapide de la nappe phréatique, les poches d'eau brusquement crevées et un Henri Prades exalté, et tellement heureux ! Viennent les pelles mécaniques, et les mini-sondages dans les parcelles des propriétaires compréhensifs, puis les autorisations de sauvetage que notre archéologue fait durer le plus longtemps possible. Tout se sacrifie à la fouille : notre vie familiale, nos activités, notre emploi du temps, tout doit s'adapter aux impératifs des fouilles et de l'archéologie... des années sans repos, sans vraies vacances, sans appui financier important, et pas mal de frais payés par Henri et ses amis fouilleurs (René Majurel et le Docteur Arnal) sans autre ressource que les budgets personnels, mais quand on aime, on ne compte pas ! Henri ne rentre à la maison que pour manger et dormir. Si le ténement de St Sauveur sort de terre, il n'en va pas de même pour le reste du gisement. Henri arrive trop tard : les promoteurs immobiliers achètent la moitié des terrains et les villas poussent comme des champignons, pendant le "boum" des années 1960. La zone pavillonnaire s'étend très vite, et il faut mettre les bouchées doubles afin de sauver un maximum de vestiges (et ne pas s'attarder en de vains "décorum" pour des photographies)... Et dans quelles conditions travaillent-ils : la boue, le froid ou la canicule...

Extrait de De BIR-HAKEIM à LATTARA... par Marguerite Prades


LE GROUPE ARCHEOLOGIQUE PAINLEVE


Le G A P doit son nom à l' ecole Painlevé de Montpellier, ou se trouve encore, en attendant son prochain transfert à Lattes, son siège social et la plus grande partie de ses collections. Le dêpot archéologique de l' école Painlevé est, depuis des années, le lieu de rencontre de spécialistes francais ou etrangers, venus parfois de milliers de kilomètres, mais aussi de tous ceux que notre patrimoine archeologique interessent, simples particuliers, groupes constitués, classes du primaire, du secondaire, du technique, étudiants préparant des diplômes,etc


Le GAP subventionné par le Département et par le District de Montpellier, commence à être connu des Lattois du fait de sa présence sur le terrain. Depuis 15 ans on s' est habitué à voir les jeunes et moins jeunes du GROUPE remuer des tonnes de boue à plusieur mètres de profondeur. Aujourd'hui, tous les dimanches et tous les jours fériés, chacun peut venir mesurer dans quelles conditions difficiles se poursuivent nos recherches compte tenu de la spécificite du gisement. Et pourtant, il ne s' agit là que d' une partie de nos activités sur le terrain. En effet en même temps, le GAP développe une enquête au lieu dit " la Capeléta", au bord de l' étang. Les découvertes réalisées en ce point sont d' ores et déja interessantes à divers titres. Parallèlement, toujours sur le terrain, le groupe est l' initiateur d' une enquête archéologique d' une ampleur sans précédent enLanguedoc A la demande des deux Directeurs d' Antiquités ( pré et proto- historique) le Ministère a débloqué un crédit de 20000F et mobilisé plusieurs chercheurs du CNRS pour développer une étude systématique sur les Terramares ( gisements détectés par le groupe sur la rive des étangs, depuis Lunel jusqu'à Séte.


Au plan de la vulgarisation et de l' exploitation scientifique, le groupe s' exprime par des expositions grand public( juillet-août77), ou dans des établissements scolaires ( 3 au CES de Lattes, une a Lunel), par de nombreuses conférences parfois très loin de Lattes, par des articles dans des revues spécialisées ou non, par des interventions auprès des radios et télés, par des montages de films ou diapos, par la réception sur les fouilles ou au dépôt, de nombreux visiteurs, par la participation à des colldques, journées d' études, etc
Il va de soi qu'en ouvrant le grand sondage, près du terrain de foot de Lattes, le GAP a choisi la difficulté. Le problème était de tenter un effort important pour essayer de dégeler une administration à la lenteur légendaire. Du fait de la compréhension du Conseil Municipal et de l' incontestable dynamique de notre Maire, il semble que les choses soient en bonne voie. Si la tendance se poursuit, on peut enfin entrevoir, dans un avenir proche, le développement de grandes fouilles programmées et financées ( enfin) par l' Etat et la création d' un Musée digne du gisement actuelllement le plus prometteur de France.


Une ombre au tableau cependant: pas un jeune de Lattes ne participe aux activités du Groupe Painlevé: Faut-il le répéter? Le Groupe est ouvert à tous ceux qui veulent travailler. Il suffit de prendre contact le dimanche après midi sur le terrain. Mais il ne faut pas déguiser que la formation est longue, le travail pénible, l' esprit de sacrifice nécessaire. Mais le fait est là: plusieurs membres du GAP occupent dans l' appareil archéologique francais des postes enviables.

Henri Prades, JUILLET 78

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