Denis FONQERLE
est l'inventeur de l'éphèbe d'Agde.
L'éphèbe d'Agde est découvert en 1964 dans le fleuve Hérault par Denis Fonquerle, archéologue amateur, le pionnier de l'archéologie sous-marine et subaquatique, fondateur du Groupe de recherches archéologiques subaquatiques et de plongée d'Agde. Il rappelle, par ses proportions et par les traits de son visage, les effigies d'Alexandre le Grand réalisées dans le seconde moitié du IVe siècle avant J.-C. par le sculpteur Lysippe de Sicyone. Cette statue de bronze, d'un mètre trente environ, été restaurée par le Laboratoire d'archéologie des métaux de Nancy (un bras de l'éphèbe a d'ailleurs été cassé pendant le transport).
La biographie d'Henri Prade parle de Denis Fonquerle :
Depuis dix-huit
ans, Prades participe à la défense de "l'archéologie
amateur" (création de la Fédération Archéologique
de l'Hérault dont il est le premier Président). Son combat ne
reste pas sans échos. Un jour, il bute sur un article de Denis Fonquerle
(l'Inventeur de l'Éphébe d'Agde) piquant une grande colère
quant à la misère des bénévoles, sur le peu de considération
voire le mépris qu'on leur manifeste, sinon la suspicion intéressée
qu'ils subissent. Enfin, il met en accusation le fait que la plupart des autorisations
de fouille leur sont refusées. Denis Fonquerle décrit le travail
magnifique de ces "sherpas" de l'archéologie. Puis il s'insurge
: "On leur doit la découverte d'un site à Girmou et la
création d'un Musée à Firmi. Et maintenant, on leur interdit
de fouiller. Jusqu'à quand? (. . . ) L'interdiction de fouille de 1986
allait-elle briser cet élan? (. . . ) Sans cette interdiction, ils ne
seraient pas vingt mais cinquante. " En fait, l'histoire de Lattes
n'est pas "un cas" isolé. De nombreux découvreurs subissent
le même pillage légal, au cours de cette période et dans
tout le pays. Pendant des années, les amateurs réalisent le gros-uvre,
puis, les "spécialistes", attirés par le gisement de
carrières que cela représente, se jettent dessus comme des mouches
sur un gigot d'agneau. Mais Henri n'est plus seul. Il répond très
vite par un article approbateur : "Denis Fonquerle-Henri Prades, même
combat" où il dit que les archéologues amateurs servent
de "cochons truffiers" aux scientifiques officiels pour leur mâcher
la découverte. Il cite l'Universitaire américain Charles Ebel,
attaché à Lattes depuis plus de vingt ans : "Nous sommes
revenus très déçus par notre dernier voyage en France.
Nous constatons depuis quelque temps une tendance accélérée
au scientisme, appuyé sur des computers et, au bout du compte, on ne
démontre rien. " (. . . ) Prades poursuit "De votre article
(à Denis Fonquerle) il ressort qu'une véritable injustice se développe
et rien ne prouve que ce soit dans l'intérêt de la science. . .
" Ils organisent une réunion de groupes amateurs à Lattes
le 13 Février 1988, pour fonder la Fédération des Archéologues
Bénévoles et Amateurs de France (F. A. B. A. F. ) dont Denis Fonquerle
devient le Président. Ils préparent une réunion générale
-un genre d'États généraux- et ils prévoient un
Livre Blanc sur l'Archéologie et la Nation. . Les 25 et 26 Février
1988, le rassemblement national des archéologues amateurs réunit
les délégués de 1400 personnes et 12 départements
au Cap d'Agde. Ils protestent contre leur exclusion des sites qu'ils ont eux-mêmes
découverts, au profit des professionnels de l'archéologie. Le
Livre Blanc résume la situation stupéfiante de l'archéologie
en France : 1°) L'état de dégradation de l'archéologie
française, mensongèrement présentée en bonne santé.
2°) Les effets néfastes de la politique de condamnation progressive
des archéologues amateurs accompagnée de la fermeture et l'abandon
des chantiers, et de la destruction accélérée d'innombrables
sites et du pillage de trésors sous-marins. 3°) Dans toutes les dictatures,
l'administration s'en prend d'abord aux bénévoles avant de supprimer
les libertés. 4°) Sous les efforts conjugués de groupes d'amateurs
(comme la F. A. B. A. F. ), le Ministre de la Culture et de la Communication
demande au physicien Pierre Aigrain d'écrire un rapport sur l'archéologie
en France. Quel y sera le sort des bénévoles? 5°) La méthode
de lutte préconisée par Prades consiste à respecter les
interdictions de fouilles. Même si on détruit les gisements ! Alors
il faut porter plainte quelle que soit la qualité de l'auteur du saccage.
Paul Preynal, représentant de Rhône-Alpes, lui dénone le
pouvoir abusif de l'administration centrale capable de déclarer incompétents
des tribunaux rendant des jugements incorrects.
Alors là, c'est trop ! Que Prades grogne et agace, ça fait partie
des meubles, et puis, on est en train de le mater ! Mais que ces deux grandes
gueules s'acoquinent pour fomenter une révolte, Non et non ! ! !
Toute demande essuie un refus systématique, tout projet se dilue dans
l'absence de réponse. Même la politesse ne provoque plus le moindre
de ces courriers subtilement méprisants. Henri écrit à
cette occasion : "Je sais qu'après la publication de cet article
(dans Midi-Libre) il est inutile pour moi d'espérer une autorisation
de fouilles. Mais je le fais parce que c'est un devoir. " Ils s'emploient
à convaincre les archéologues bénévoles de la nécessité
de la F. A. B. A. F. pour se défendre. Fonquerle et Prades, aussi enthousiastes
et coriaces l'un que l'autre, découragent ceux qui tentent de briser
leur complicité. Notre archéologue lattois retrouve sa confiance
en l'avenir et sa joie de vivre ! Un peu de clarté, d'air frais, du propre.
. .
En dépit des barrages de plusieurs "médias" et de l'obstruction
par la plupart des Vrais archéologues, la F. A. B. A. F. réussit
à s'implanter dans de nombreux départements. Malgré son
désenchantement, Henri espère encore provoquer un déclic
capable d'ouvrir les yeux des "responsables", à Paris comme
à Montpellier (Henri reste un irrépressible utopiste ! )....
En 1998, nous étions à Okéanos, exposition sur la Méditerranée, à Montpellier ; nous y avions rencontré, au stand du Musée d'Agde, la représentante du Musée d'Agde où est exposé l'éphèbe. A la question "Denis Fonquerle est-ici ?", elle nous a répondu, avec un sourire angélique, "Qui est-ce ?"...
La famille Prades est propriétaire des textes et des photographies publiées sur le site.
© Copyright 2001 ADPLL