LATTARA DIEUX PROTECTEURS
Le panthéon gallo-romain est assez fourni et diversifié pour que lon enregistre, sans surprises, parmi le matériel abondant provenant des fouilles de lattes, la présence dassez nombreux témoignages de la dévotion des Lattarenses (Lattois de lAntiquité) à leurs Dieux protecteurs. La pierre dAstrapton, lutriculaire, est dédiée au Dieu Mars Auguste et aux Génies du collège des Sévires augustaux.
Le Dieu Mercure paraît avoir été tout particulièrement
honoré, ce qui ne surprend pas de la part dune cité dont
lactivité essentielle, basée sur la tradition massaliète
est le commerce. Près du stade actuel de Lattes - centre sélevait
un Temple dont le bilan lapidaire nest pas sans intérêt.
Un important morceau darchitrave, dont les dimensions indiquent un monument
imposant, porte linscription "À MERCURE, EN ACCOMPLISSEMENT
DUN VU". Parmi les diverses pierres recueillies près
de larchitrave, une colonne, trois autels, deux statues en pierre de Castries,
une base de colonne, trois inscriptions dont lune offerte par Quintina
à Mercure.
Le dieu Mercure de Lattes
SE DEFENDRE CONTRE LE MAUVAIS OEIL
Parmi les découvertes fortuites de surface, nous noterons la présence dune statuette de mercure, en bronze, de trois centimètres de hauteur. Diverses intailles, pierres dures gravées, indiquent cette préoccupation constante des lattois de jadis, appelant sur eux la protection divine: lune delles représente BONUS EVENTUS, le bon événement, lautre, une splendide tête de Jupiter Hammon.
Mais, outre cette sollicitation directe de leurs dieux, les Lattois essayaient
par divers moyens de se défendre contre le "mauvais oeil",
le fameux "oculus malignus", qui frappait de maladie, les hommes et
les animaux, les enfants et le bétail, qui rendait les champs stériles.
Un des moyens les plus puissants pour détruire les effets néfastes
du mauvais oeil était la représentation du phallus. Il ne faut
voir rien dobscène dans les multiples représentation que
lon a à Lattara. Mais lintérêt vient de rebondir
grâce aux fouilles en cours.
UN CURIEUX ALIGNEMENT DE PIERRES PLANTÉES
En effet, chacun peut, du bord de la fouille observer, côté Nord, un curieux alignement de pierres plantées délimitant une enceinte ayant de toute évidence, un rôle votif. On peut voir, au centre de cette enceinte, un socle de dimension respectable qui était évidemment surmonté dun autre élément, une statue par exemple. Derrière ce socle, se trouvait une pierre de Castries sur laquelle était gravé un phallus sans équivoque. Devant le socle, une petite pendeloque en bronze représente également un phallus. Quelques pas plus loin, bien que hors denceinte, se trouvait un troisième phallus en os. Le phallus étant lattribut de Bonus Eventus, de Priapus, de Satyrus et de Silenus, il nest pas interdit de penser que nous nous trouvons en présence dun lieu de dévotion à lune quelconque de ces quatre divinités.
Il y a, dautre part,
la position géographique au Nord de la ville, de cette enceinte. Cest
justement la direction dou venait le Lez. Aussi, lhypothèse
du vice étant exclue, on peut se demander si cet appel manifeste à
lune des quatre divinités citées ne visait pas à
la protection dune population qui avait eu, sil faut en croire les
fouilles, à souffrir beaucoup dun fleuve meurtrier et dont la cité,
jen suis toujours persuadé, allait être détruite par
lui.
Henri PRADES, Journal communal de Lattes, Avril 1979
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